Bretagne
Les surfaces resteront stables cette année
Après avoir beaucoup diminué, la production d'endives en Bretagne devrait se stabiliser cette année. La campagne qui commence sera déterminante pour l'évolution des surfaces.
Avec 3 % des volumes produits en France, la Bretagne est une petite région en endives. Alors qu'ils étaient plusieurs centaines il y a dix ans, il n'y a plus aujourd'hui que trente producteurs d'endives, dans le Nord-Finistère. « La succession de mauvaises saisons a découragé beaucoup de producteurs », constate Anne-Sophie Herry, animatrice produits au Cerafel. Beaucoup associent endives et échalotes, historiquement complémentaires dans ce secteur au niveau agronomique, saison de production et emploi. Au printemps 2013, 330 ha ont été semés pour la production de racines, une surface équivalente à celle de l'année passée, ce qui devrait permettre de produire 7 500 t de chicons si les rendements se maintiennent. « Le printemps froid et humide et l'été sec et chaud n'ont pas favorisé le développement des racines en calibre, signale toutefois Anne-Sophie Herry. Et l'automne pluvieux n'a pas facilité les arrachages qui traîneront sûrement cette saison, avec peut-être un impact négatif des arrachages tardifs sur le développement des chicons. » L'essentiel des surfaces concerne l'endive blanche. Mais depuis cinq ans, la région produit aussi un peu de Carmine (37 t en 2012-2013). Et trois producteurs ont produit 127 t d'endives biologiques en 2012-2013, une production plutôt en développement. Les endives sont commercialisées sous la marque Prince de Bretagne. Tous les apports sont concentrés sur une station unique, ce qui représente un “plus” pour les contrôles d'agréage. L'offre se décline en plusieurs gammes : les endives standard, en colis bois ou carton de 5 kg et sachets de 1 kg, l'endive haut de gamme vendue sous l'appellation “Endive du Prince”, la Royale, la Carmine, l'endive bio et la mini-endive. La saison de commercialisation s'étend de septembre à juin, l'essentiel des volumes étant vendu d'octobre à mai.
Des producteurs organisés
Depuis deux ans, l'amélioration variétale et surtout l'homologation du Movento contre le puceron lanigère en endive ont permis d'améliorer les rendements qui ont atteint 22-23 t/ha en 2012-2013 contre 17-19 t/ha en moyenne auparavant. Mais cette amélioration n'a pas suffi aux exploitations pour garder de la rentabilité. Beaucoup de producteurs ont préféré arrêter l'endive ces dernières années, quelques-uns recyclant leurs salles de forçage pour la production de champignons, notamment de shiitaké.
En mai dernier, après plusieurs mois de prix bas, les producteurs bretons ont aussi dénoncé la désorganisation de la production dans le Nord et l'inaction de l'AOPn Endive. Alors qu'en Bretagne, la production est organisée et des actions collectives de dégagement (retraits, destruction, dénaturation) sont mises en œuvre pour assainir le marché en cas de surproduction. « La campagne qui commence sera déterminante pour l'évolution des surfaces d'endive en Bretagne, estime Anne-Sophie Herry. Si les prix sont encore bas cette saison, d'autres producteurs pourraient bien arrêter. »
Depuis le 9 décembre et durant trois semaines, Prince de Bretagne renouvelle l'opération légumes en habits de fête dans le rayon. La marque emblématique s'habille d'emballages festifs : endives, oignons de Roscoff AOC, échalotes traditionnelles, légumes anciens, mini-légumes et choux-fleurs. Tout de rose vêtue, cette partie du rayon met un coup de projecteur sur les productions bretonnes et tout particulièrement l'endive en sachet de 1 kg. En parallèle, Prince de Bretagne organise un jeu concours pour les fêtes permettant de gagner des repas gastronomiques pour deux personnes et donne rendez-vous sur la page Facebook de la marque. A.-S. A.