Bretagne
Les stations cherchent de nouvelles solutions pour les légumes industrie
La station de Kerguéhennec a présenté ses résultats aux producteurs de légumes industrie dans le cadre d'une journée Ecophyto.
« Face aux prix des céréales, à la suppression de molécules et à la nécessité de réduire l'usage des phytos, la maîtrise des cultures de légumes est devenue essentielle en Bretagne », a déclaré Alain Cottais, de la Chambre d'agriculture du Morbihan. Depuis 2006, la station travaille sur le désherbage, un enjeu majeur face au faible nombre de molécules disponibles et parce qu'en Bretagne 70 % des phytos utilisés sont des herbicides. L'axe majeur est l'intégration de solutions mécaniques (houe rotative, herse étrille, bineuse). Depuis 2007, la station teste le désherbage mixte qui combine pulvérisation sur le rang et binage sur l'inter-rang, opérations qui sont désormais dissociées. « Si l'on ne bine pas trop tard ni trop profond, il y a peu de différence de rendement et de qualité par rapport au tout chimique », assure Patrice Cotinet, de la Chambre d'agriculture.
Depuis 2007, la station teste le désherbage mixte qui combine pulvérisation sur le rang et binage sur l'inter-rang.
En 2013, la station a aussi testé le faux-semis. Alors que le salissement a atteint 30 adventices/m2 avec un travail classique, un faux-semis a permis de descendre à 10 adventices/m2et 2 faux-semis à 0 adventice/m2. Le sclerotinia reste aussi un problème majeur, notamment en haricot, même si 2013 a marqué un répit de la maladie. Les moyens agronomiques sont à privilégier (évitement des parcelles à risque, apport de Contans, densité limitée...). La maîtrise de l'irrigation est aussi importante pour assurer le rendement et limiter les maladies. En 2012 et 2013, la station a comparé la méthode du bilan hydrique à la conduite de l'irrigation par utilisation de sondes Sentek. En 2012, en haricot, cette dernière a permis d'économiser 240 m3/ha d'eau pour un rendement équivalent. Et en 2013, l'économie a été encore plus importante. L'objectif serait de créer un réseau de sondes permettant aux producteurs de corriger les données du bilan hydrique. Enfin la station s'intéresse au guidage des bineuses et tracteurs. Plusieurs systèmes de guidage des tracteurs sont disponibles. Leur coût (15000-20 000 € pour un autoguidage ou 1 000-1 500 €/an) rebute toutefois encore les producteurs bretons.