Pays-Bas
Les serristes tablent sur le durable mais attendent la fin de la crise
La filière serre néerlandaise a souffert de la crise financière. La situation pourrait avoir un impact sur les projets en faveur d’une horticulture durable.
Bien que fortement spécialisé dans le secteur de la floriculture, le salon Horti Fair – qui s’est déroulé du 13 au 16 octobre à Amsterdam (Pays-Bas) – comportait une importante représentation des entreprises spécialisées dans les technologies liées aux serres. L’édition 2009 du salon a montré que le secteur prenait à bras-le-corps la problématique d’une agriculture plus raisonnée. D’ailleurs, le mot néerlandais “durzaam” (durable en français) était certainement le plus repris par les quelque 740 exposants. Certaines innovations ont été présentées à l’instar de la société Kubo qui dévoilait la dernière version de sa serre à bilan carbone zéro, l’Ultra-Clima, qui a trouvé une première application en Californie. Ou encore le doseur de nutriment NutriFlex de Priva, qui a sensiblement amélioré ses capacités pour assurer un dosage fin. Ces deux exemples, parmi d’autres, soulignent l’intérêt des serristes pour une culture en phase avec les tendances du moment mais aussi pour des systèmes pouvant générer des économies en production. Ainsi, selon l’Université de Wageningen, l’énergie est le second poste de dépenses (18 %) après celui de la main-d’œuvre (27 %) dans une serre. Les projets abondent dans le pays : pour 2020, 10 % de la surface totale des serres (700 ha) devraient utiliser les technologies aquifère et de serre fermée. Cependant, certaines voix dans la profession reconnaissent que la crise qui frappe le secteur a calmé les velléités. On évalue le recul du chiffre d’affaires des producteurs entre 10 et 15 % sur les deux dernières campagnes, en partie à cause d’un marché européen qui s’est contracté (particulièrement au Royaume-Uni) et d’un taux de change peu favorable entre l’euro et la livre sterling. Ainsi, pour Herman de Boon, président de l’Association néerlandaise du commerce inter-entreprises, « la crise crée un délai dans les prises de décisions qui pourraient rejeter le secteur cinq années en arrière en matière de développement des technologies innovantes ».