Produits d'import
Les retards se cumulent en fruits d'importation
Le marché des fruits d'importation est dans un creux. L'Espagne a fait un faux départ en fraise, l'Afrique du Sud réduit fortement ses envois de raisin, l'Argentine est en retard en poire Williams.

L'offre de fraise d'Espagne est plus courte que prévue. La montée en puissance est retardée de deux semaines, elle n'interviendra qu'à partir de la dernière semaine du mois. Le scénario de début de saison a été modifié par le temps frais et pluvieux qui règne en Andalousie. De plus, les rendements des variétés précoces Sabrina, Splendor, Fortuna n'at-teignent pas ceux de Camarosa. Les prix ont doublé en quelques jours. Pourtant, des mises en avant massives avaient déjà été lancées. Notamment avec la première enseigne Allemande Edeka, qui les affichait à 1,99 € la barquette de 500 g. Pour tenir leurs engagements, les fournisseurs ont acheté à l'extérieur, ce qui a fait flamber les prix. La demande est pourtant bien calme.
L'offre de framboise est assez courte, celle de myrtille commence à s'étoffer. Au Chili, la saison s'achève avec un déficit de près de 30 % en un an. Ce recul ne touche que les Etats-Unis et le Canada qui sont les premiers destinataires avec les deux tiers de l'offre. Des lots destinés à ces marchés ont été réorientés vers l'Europe et l'Asie où les tonnages exportés progressent de 14 % et de 30 %. En effet, le protocole de fumigation à destination a été conclu assez tard. Suite à la détection de Lobesia botrana, ou ver de la grappe, la zone de quarantaine imposée par les Etats-Unis concerne 70 % de la production chilienne.
Manque de raisinLe marché du raisin est très tendu. La zone précoce d'Orange River est terminée. Les rendements étaient presque normaux. Le déficit est maintenant plus élevé dans les secteurs de peine saison de Hex et de Berg River. Cela concerne toute la gamme, et notamment le Red Globe et les blancs sans pépin. L'offre de Red Globe est courte car le Pérou termine.
En fruits à noyau d'Afrique du Sud, le marché européen ne reçoit que de la prune. Après Noël, les pêches et nectarines tardives sont quasi exclusivement exportées vers la Grande-Bretagne et le Moyen-Orient. Les ventes de prunes sont difficiles, surtout en variétés rouges comme Fortune.
Tentative de concentration en RussieLe premier bateau de poire Williams d'Argentine a déchargé la moitié de sa cargaison (1 800 palettes environ dans le Nord de l'Europe) avant de faire route vers Saint-Pétersbourg. Le second bateau est attendu ce week-end. Le premier bateau pour la Méditerranée est parti le 18 février d'Argentine et arrivera dans vingt jours. Le tonnage destiné au marché russe est revu à la baisse : la récolte est plus faible que prévu et le taux de change du rouble a baissé. Les quatre plus gros impor-tateurs russes ont proposé aux exportateurs argentins de concentrer 60 % de l'offre. En contrepartie, ils garantissent un prix minimum départ de 14 $ le bushel de 18 kg net. Le but est d'éliminer les petits importateurs qui traitent moins de 200 palettes.
Les prévisions d'exportation de pommes d'hémisphère Sud seront aussi en baisse. Certes, les arbres sont assez chargés au Chili et en Argentine, mais petit calibre et manque de coloration, surtout dans les régions centrales du Chili, ne permettent pas d'exporter vers l'Europe. En Afrique du Sud, la récolte est plus déficitaire que les - 6 % annoncés. Comme l'an passé, les prévisions d'exportation du Wapa sont donc trop optimistes.