Aller au contenu principal

Consommation
Les relevés de prix des fruits et légumes font encore une fois la Une !

Encore un été avec une annonce tonitruante sur l’augmentation des prix des fruits et légumes. C’est l’association de consommateurs Familles rurales qui a donné le coup d’envoi suivi de quelques jours par le magazine de l’INC, “60 millions de consommateurs”. Pour la première, l’annonce est récurrente, puisque son observatoire existe depuis 2007 : « Nous notons une hausse de 11 % des prix des fruits et de 5,5 % pour les légumes. » Interfel rétorque : « 2009 a été marquée par des prix exceptionnellement bas jusqu’à devenir parfois inférieurs aux coûts de production » et estime que « toute comparaison entre les prix de cette année et 2009 est donc à prendre avec précaution » et son président Gilles Vignaud s’insurge : « Cette publication met gravement en péril les professionnels (..) déjà fortement fragilisés. » Familles rurales a par ailleurs axé son discours sur les prix de 8 fruits et 8 légumes bio. « Nous constatons une augmentation de 70 % des prix des produits bio comparés au conventionnel. Autant dire que la consommation bio n’est pas destinée à toutes les familles, s’indigne Thierry Damien, le président de Familles rurales. Et dans la majorité des cas, l’étude souligne que les produits bio importés coûtent moins chers que ceux d’origine française. » Suite à ces conclusions, Familles rurales « souhaite davantage de transparence quant à la fixation des prix et estime que la Loi de modernisation de l’Agriculture (LMA), promulguée fin juillet, n’apportera pas la transparence sur les prix et les marges. Le but c’est de conserver cette opacité », a-t-il martelé. Si Familles rurales a mis en avant certaines grandes disparités de prix, cette enquête soulève quelques interrogations. La première porte sur les lieux de relevés, leur nombre est faible (38 départements, 81 veilleurs) comparé à d’autres relevés de prix organisés à l’échelle nationale (Interfel indique faire appel au « très sérieux » Kantar Worldpanel pour un relevé des prix à la consommation des f&l auprès de 12 000 ménages, NDLR). Thierry Damien temporise : « Même si l’on est très loin de l’observatoire national des prix et des marges en nombre de relevés de prix, la crédibilité de notre action, c’est son inscription dans le temps, car les relevés sont effectués toujours au même endroit, ce qui confère une situation assez proche de celles des familles françaises. » Pour autant, Familles rurales occulte de grands bassins de consommation tels que les régions parisienne, lyonnaise et PACA, ceux-ci n’ayant pas fait l’objet de relevés de prix. D’autre part, certaines productions mentionnées avec précision par l’association de consommateurs ne sont tout bonnement pas présentes sur les étals durant les deux semaines de relevés. C’est le cas notamment de l’abricot Bergeron, une variété dite tardive que l’on ne retrouve sur les marchés qu’à partir de la deuxième moitié de juillet. Le SNM ne relève des prix au détail pour cette variété qu’à partir du 13 juillet, soit la semaine suivant celle des relevés de prix de Familles rurales. Pour la poire, Familles rurales relève des prix en origine France, or, la poire Conférence n’est quasiment plus présente en semaine 24 (juin) et semaine 28 (juillet). Selon les données Agreste, à fin juin, ne restait en stock que 10 t de Conférence françaises et seule une centaine de tonnes est sortie des frigos courant juin (des tonnages faibles sur une semaine pour un relevé de prix dans 38 départements…). Le SNM ne relève aucun prix de poires Conférence tant en semaine 24 qu’en semaine 28. Tout au plus voit-on apparaître de la Guyot en semaine 28… Il reste donc un pan entier d’observation des prix pour la filière f&l afin que chacun puissent prendre la mesure des évolutions de prix de manière objective. Il n’est en effet pas précisé les effets des aléas climatiques sur les produits sélectionnés, alors que toute la filière a martelé plusieurs semaines consécutives de nombreux retards dans les cultures, ce fut notamment le cas en melon dont les prix selon Familles rurales auraient augmenté de 60 % cette année. Par ailleurs, toujours sur la notion de prix et de pouvoir d’achat, l’enquête réalisée par “60 millions de consommateurs” relève une hausse du prix des fruits de 14 % entre juin 2009 et juin 2010 et estime que cette augmentation a grévé le pouvoir d’achat des Français en les plaçant à la même échelle que le pétrole et le tabac. Il est à noter que l’article de “60 millions” ne fait aucunement référence à la période de crise qu’a traversée la filière, renforçant le prix des fruits et des légumes en 2009 et encore moins aux aléas climatiques du printemps 2010, alors que la note de l’Insee à laquelle il se réfère le mentionne : « la hausse des prix des fruits frais se poursuit en juin 2010 (+ 9,3 % ; + 15,7 % sur un an ; - 1,7 % en juin 2009), en raison de difficultés de production et d’aléas climatiques. De façon saisonnière, les prix des légumes sont en baisse (- 9,1 % ; + 8,6 % sur un an ; - 7,5 % en juin 2009). »

Les plus lus

Des employés s'affairent à la récolte de salades dans une parcelle du Gaec Stéphan. A droite, Christian Stéphan, l'un des trois associés du Gaec Stéphan.
Maraîchage en Bretagne : « Comment j’ai réussi à fidéliser ma main-d’œuvre »

Christian Stéphan, producteur de salades, chou-fleur, et d’oignons avec son frère en Bretagne a réussi à recruter et…

<em class="placeholder">mildiou melon</em>
Melon : trois solutions alternatives contre le mildiou

Le mildiou est un problème croissant et récurrent en melon dans tous les bassins de production. Trois produits alternatifs et…

<em class="placeholder">Benoît de Flaujac dans la végétation de sa plantation d&#039;asperges de l&#039;année sous serre photovoltaïque. </em>
Serre photovoltaïque pour la vente directe : « J'ai privilégié la luminosité et l’aération »
Pour développer des cultures diversifiées destinées à la vente directe, la SCEA de Flaujac a fait le choix d’une serre…
<em class="placeholder">Les dégâts en production sont restreints aux fruits et se caractérisent par de fortes décolorations et des déformations les rendant non commercialisables.</em>
Tomate : vigilance sur le virus ToBRFV

Dans un rapport, l’Anses recommande la vigilance vis-à-vis d’un virus de la tomate récemment apparu, le Tomato fruit blotch…

Frédéric Marchesin, producteur de tomates Label Rouge pour les Paysans de Rougeline montrant une tomate dans sa serre.
Tomate : « Le Label Rouge, des surcoûts significatifs pour garantir des tomates hautement qualitatives »

Montée en puissance des volumes de tomate Label Rouge pour cette deuxième année sous label. L’AIFLG, ODG du Label Rouge, et le…

pucerons sur un fraisier en fleurs
Parsada : sur quelles « menaces majeures » va plancher le nouveau plan d'actions pour la filière fruits et légumes ?

Cinq nouveaux plans d’actions ont été validés pour les filières grandes cultures, semences et plants, fruits et légumes frais…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site filière Fruits & Légumes
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière fruits & légumes
Consultez les revues Réussir Fruits & Légumes et FLD au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière fruits & légumes