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La parole à...
« Les réformes arrivent tellement vite que l'on a du mal à en mesurer l'impact »

Daniel Corbel, président de l'Association nationale des expéditeurs et exportateurs de fruits et légumes, fait le point sur l'année écoulée et sur les dossiers en cours.

FLD : Comment qualifieriez-vous l'année 2013 ?

DANIEL CORBEL : L'actualité réglementaire et professionnelle a été très riche en 2013 et le sera encore plus en 2014. Loi d'avenir, notamment le médiateur des relations commerciales, réforme de la Pac, projet des OP, écotaxe, réformes fiscales et sociales, santé prévoyance, formation professionnelle… Les TPE, qui représentent la majorité de nos membres, sont particulièrement concernées par ces réformes. Le problème, c'est que nous avons des obligations de résultats par rapport à ces changements, sans connaître les moyens ni même le calendrier. On n'a pas le temps de mesurer l'impact d'une réforme qu'une autre arrive. Nos adhérents sont inquiets de nouvelles réformes, l'Aneefel met donc plus que jamais l'accent sur cet axe de travail. En 2013 nous avons bien avancé sur la mise à disposition d'outils pour accompagner nos adhérents. FeL Partenariat est à présent bien en place. Concernant l'emploi et la formation, 2013 est l'aboutissement après cinq ans de travail de la plate-forme ProRH qui permet une gestion des ressources humaines mutualisée et un accompagnement personnalisé par Intergros.

FLD : Quels seront les principaux thèmes du congrès annuel des 27 et  28 mars à Biarritz ?

D. C. : La gestion des ressources humaines, la mutualisation des compétences, les relations commerciales, l'emballage et la logistique seront abordés. Certaines questions vont certainement être abordées en interne : le rôle et la représentativité patronale ? Comment renforcer efficacement nos liens avec la production ? On observe une restructuration interne, avec une baisse du nombre d'entreprises, qui se rapprochent de l'amont. Nous avons encore du travail concernant la transmission. Le dossier emballage et logistique est un enjeu stratégique. Interfel a un groupe de travail à ce sujet. Les coûts logistiques sont en forte progression, il convient de voir comment les entreprises peuvent les intégrer. Nos adhérents sont le lien entre l'aval et l'amont, mais ils ont des rapports transversaux avec les problématiques liées aux TPE PME. La mutualisation des compétences peut donc être un atout. Une petite entreprise n'a pas forcément les moyens d'employer un responsable qualité à temps plein, mais ce dernier peut travailler pour plusieurs entreprises, notamment dans le cadre de FeL Partenariat. Nous clôturerons par l'assemblée générale statutaire pour dresser le plan d'actions et les perspectives sur les prochaines années.

FLD : Quel bilan faites-vous de FeL Partenariat ?

D. C. : C'est une démarche volontaire et responsable d'autocontrôles élaborée et accompagnée par l'Aneefel, la CSIF et l'UNCGFL. Du côté de l'Aneefel, on compte une trentaine d'adhérents et une quarantaine de sites. Les outils, très stricts, sont en place, il faut continuer à les améliorer. On élargit les audits. On réfléchit à organiser éventuellement un séminaire marketing et qualité, car c'est important d'avoir une communication et une visibilité auprès des clients. En revanche nous ne communiquons pas auprès du grand public, c'est le rôle d'Interfel. Communiquer coûte cher, on le fait auprès de nos clients. On défend le métier.

FLD : Que représente l'export au sein de l'association ?

D. C. : L'exportation représente entre 35 et 40 % de la profession, avec des situations très différentes. Certaines entreprises ne font que de l'export, tandis que d'autres peu ou pas. Il est vrai que l'export est une vraie stratégie, mais pour se développer il faut des moyens. Du point de vue des Pouvoirs publics, l'export est la politique avouée ; c'est peut-être une question d'image pour eux. La plus grande partie des volumes est exportée en Europe. Les pays tiers ne représentent que 10 %, mais sont non négligeables : il y a un aspect fédérateur pour la profession. Enfin, on oublie souvent que l'export permet un équilibre du marché national. Aujourd'hui, nous sommes sur une stratégie de défense de nos parts de marché. Il n'y a pas d'opportunisme : la décision de se développer/se lancer sur l'export est structurelle et non conjoncturelle.

FLD : Quels sont les principaux enjeux pour l'export ?

D. C. : Faire tomber les barrières non tarifaires. Par exemple, en Chine ou aux Etats-Unis, les frontières sont ouvertes mais compliquées, de quoi décourager les plus dynamiques. Nous attendons des politiques tant européens que français d'exiger une vraie récipro-cité dans les échanges. De notre côté, l'ensemble de la filière continue d'étudier ces problématiques. Le CTIFL a par exemple travaillé sur un protocole d'exportation au sujet de la mouche méditerranéenne sur pomme en 2013.

Fiche d'identité de l'Aneefel

- 115 membres

- 6 syndicats régionaux La profession représente :

- 2 milliards d'euros de chiffre d'affaires

- 6 500 emplois directs

- 35 % de la mise en marché et 50 % des expéditions européennes et exportations.

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