Produits d'import
Les récoltes de Burlat d'Espagne et d'abricot de Turquie sont déficitaires
Le temps frais retarde l'entrée en consommation des fruits d'été mais la montée en puissance de l'offre est moins rapide qu'attendu. Beaucoup de vergers de bigarreau précoce ne sont pas récoltés.
La dernière semaine du mois n'a pas été des plus dynamiques. La mise en place des fruits d'été a été parcimonieuse en attendant le retour du beau temps. Départ Perpignan, le prix moyen devrait passer de plus de 3 € à plus de 2 € cette semaine. Les belles marques tablent sur un maintien des bons calibres A des nouvelles variétés à proximité de 4 €. L'offre est surtout constituée de nectarine jaune et de pêche blanche. La gamme s'élargit avec peu de nectarine blanche avant mi-mai.
Les premiers abricots précoces, dont la récolte est réduite sur Murcie, étaient souvent un peu verts. Plus au Nord, les chutes physiologiques réduisent l'offre des variétés de pleine saison d'abricot et de prune.
Pas de SekerpareEn Turquie, une suite de nuits de gel jusqu'à - 5 °C au tournant des mois de mars et avril a sévèrement touché la région de Malatya. Cette ville est l'épicentre de la première région de production d'abricot au monde. Il reste si peu de 'Sekerpare”, qui était au stade nouaison lors du gel, que les producteurs tentent de les vendre 3 €/kg sur l'arbre. C'est surtout en Allemagne que cette variété à petits fruits très sucrés pour enfants est vendue en juillet sous la dénomination de “Zuckeraprikose”. Il s'en vend environ 7 000 t sur un total européen d'environ 20 000 t. S'il n'a pas épargné d'autres cultures comme la pomme et la figue, le gel n'a que peu touché certaines cultures comme le bigarreau.
Du fait des pluies, cette année encore, une bonne partie de Burlat d'Espagne n'est pas récoltée. Les mises en place sont donc de nouveau retardées. Cela renforce les risques de saturation brutale du marché toujours très chargé sur le créneau Summit fin mai. Toutefois, la non-récolte de Burlat constitue un foyer de développement du Drosophila suzukii qui y engager son premier cycle de ponte quotidienne. Un individu peut au mieux mettre en branle une descendance de 27 millions de rejetons dans l'année. Surtout si, à l'issue d'un cycle variable de 8 à 28 jours, les nouveaux adultes ont l'opportunité de s'installer dans les variétés plus tardives de bigarreaux à proximité. Ce n'est pas comme au Japon : en Europe, les prédateurs naturels ne tiennent pas encore en respect ce nouvel envahisseur et les moyens de lutte sont assez limités.
Malgré le retard de Burlat, le marché des fruits rouges n'a pas fait merveille. En fraise, malgré des arrivages d'Espagne de seulement 300 à 400 t/jour sur Perpignan, la revalorisation du produit a été quasi nulle. Le prix moyen de la campagne ne dépasse déjà guère plus de 1 € départ Andalousie conditionné. La framboise est en pleine saison pour deux mois.
Trop de tomate rondeLe prix moyen des légumes est encore bas. La mévente de la tomate ne permet plus au Maroc d'exporter autant de ronde qu'en avril. Les tonnages, qui s'étaient longtemps maintenus à plus de 1 000 t/jour vont tomber à moins de 400 t en moins de dix jours. Les prix de la cerise sont assez stables depuis plusieurs mois. Le Sénégal est sur la fin.