Produits d’import
Les promotions de rentrée accélèrent les changements d’assortiment
Les premières estimations de la crise de l’été sur l’activité au stade de gros annoncent 15 à 20 % de baisse de chiffre d’affaires.

Avec la rentrée, la pression des promotions bat son plein. En raisin Italia, les enseignes se livrent une bataille féroce et le prix de détail est parfois de moins de 1 euro, surtout chez les discounters. La qualité est tirée vers le bas : des lots immatures font l’objet de refus. Ce sont surtout les gros négociants des Pouilles qui livrent à 0,75-0,80 euro franco alors que les beaux lots de Sicile sont à plus de 1,25 euro. En Espagne, on s’attend à une baisse de rendement de 20 % qui s’ajoute aux abandons de producteurs.
En figue, la pression vendeuse est trop forte. L’excédent de Turquie tient à l’arrivée à maturité rapide et groupée. Le produit est assez fragile ce qui ne permet pas de stocker plus d’une semaine. En année normale, il est possible de tenir le produit jusqu’à deux semaines à 2 °C. Le prix de vente à Rungis est tombé autour de 1 euro : les départs sont freinés car le transport seul revient à près de 0,35 euro par kilo.
En fruits d’été, la pression promotionnelle se relâche. Les prix sont stables pour toute la gamme, avec une décote en nectarine jaune. En Emilie Romagne, il n’y a aucuns signes d’amélioration et l’écart s’est même creusé en faveur de l’Espagne. Il dépasse 0,3 euro par kilo ! En Espagne, l’écart entre les marques et les lots peu colorés est d’environ 0,25 euro. Les premiers bilans de campagne montrent de grands écarts de prix selon les secteurs et les opérateurs. Même en France, certains groupements de renom ont fait une très mauvaise saison, parfois par manque d’ancrage avec la grande distribution.
Le marché de la poire suit une double tendance
Dans le Sud de l’Europe, les prix à la production sont bien plus fermes qu’au Benelux. Mais si le lancement de la campagne de Conférence est encore poussif, c’est aussi du fait du manque de maturité. De plus, les acheteurs russes ne sont pas encore demandeurs car l’offre locale est encore abondante jusqu’en fin de mois. Les transactions vers la Scandinavie n’en sont aussi qu’à leurs balbutiements. En Italie, les prix demandés sont élevés, aussi bien en Abate Fetel (1,30 départ en 65-70) qu’en Conférence. Cela retarde la mise en place en France et cela facilite la mise en place de la Rocha du Portugal.
Au Maroc, les pertes sur les cultures de plein champ de tomate infestées par le parasite Tutta Absoluta sont plus importantes que prévu. En Espagne, des parcelles sont aussi infestées mais les surfaces en plein air sont devenues marginales. Sous abris, une baisse des plantations est prévue mais son importance reste à estimer. L’an passé, le prix des rondes avait été si bas que la rentabilité avait été négative. Elle se fait surtout en faveur de la courgette qui gagnerait en surface pour la seconde année consécutive.