AOP-IGP
Les produits sous label de qualité en embuscade chez les détaillants
Dans le cadre d’un colloque organisé à Paris sur les AOP-IGP, les détaillants ont fait part de leur inquiétude et souhaitent renforcer leurs alliances avec toute la filière sur ce dossier.
« Comment le commerce de proximité peut-il mieux se positionner sur les labels de qualité et contribuer à leur développement ? », c’est en ces termes que Francis Van der Elst, président de l’UNFD a planté le décor du colloque organisé il y a quelques semaines à Paris sur les AOP et IGP. Un discours que Nicole Thuery, chez Mourgues Fruits temporise : « dans la filière f&l, on nous parle surtout de prix mais jamais de qualité. A Moissac, nous avons une AOP depuis 1950. La qualité c’est énormément de travail au stade expédition. Nous avons deux chemins différents entre les produits sous appellation et les autres. Or, les producteurs font de gros efforts pour atteindre la qualité mais on n’en parle pas assez aux consommateurs. Le seul message que l’on entend c’est que les f&l sont chers. » Sur le terrain, Paul Darrac, détaillant en région parisienne ajoute : « Il est très possible de commercialiser des fruits et légumes de qualité à un prix rémunérateur, à condition d’avoir un suivi de la qualité. Depuis quelques années, on note une forte augmentation de la qualité des produits italiens sous signe de qualité, c’est une orientation très positive à regarder de près. Mais l’arrivée sur le marché de multiples labels sème la confustion chez les consommateurs et on peut comprendre leur méfiance. » Pour lui le but premier réside dans la recherche de la qualité, « le vocabulaire doit changer d’un produit beau, on doit passer à un produit bon avec une qualité gustative et sanitaire évidemment irréprochables. Certaines AOP sont de qualité médiocre notamment parce qu’on a eu la tentation d’allonger la saison en proposant des produits plus précoces mais inadaptés à la saison de vente. Ce qui provoque un détournement du consommateur par la suite en pleine saison. C’est là-dessus que les labels de qualité doivent se focaliser ». Les détaillants faisaient donc part de leur volonté de renforcer plus avant leurs alliances avec les producteurs, les expéditeurs et les grossistes afin de proposer aux consommateurs des produits à forte valeur gustative garantissant l’origine du produit et son terroir. De futures alliances à suivre de près.