Protection intégrée des cultures
Les produits phytos au cœur d’une tempête médiatique qui ne faiblit pas
Alors que paraissent nombre d’articles et reportages sur la présence des produits phytos dans les aliments, le Collectif Sauvons les fruits et légumes et les industriels via l’UIPP font le point.
Tout a commencé avec la campagne de communication de la FNE juste avant le Salon de l’agriculture et la tempête médiatique n’a pas faibli depuis. La semaine dernière, le député Jacques Rémiller, président du groupe d’étude parlementaire sur les f&l, avait organisé une réunion d’information sur le thème de la protection des cultures légumières et invité le collectif Sauvons les fruits et légumes et Michel Pitrat, chercheur à l’Inra d’Avignon, pour faire le point. « Pour la protection des cultures, la situation est complexe, car il existe une grande diversité de légumes et une grande diversité des systèmes de production (serres, plein champ, abris tunnel,…), a expliqué en substance Michel Pitrat. Faire des rotations de cultures de légumes, c’est une bonne chose, mais il faut que les producteurs aient les structures adaptées et favoriser en parallèle la consommation de cultures diversifiées. » Jean-François Proust, du Forum Phyto, a renchéri : « Nous sommes pour une protection durable responsable et assumée. Les producteurs sont sensibilisés à la production intégrée depuis plus de 30 ans. Mais, aujourd’hui la protection phyto est taboue. » Au sujet des rotations, il estime qu’« elles posent le problème de l’organisation sur l’exploitation. Elles doivent être pensées économiquement. » De son côté, l’UIPP avait organisé une conférence de presse le 10 mars pour faire le point : « Nous avons décidé de prendre la parole de façon formelle, a indiqué Jean-Pierre Princen, président de l’UIPP. Et Jean-Charles Bocquet, son directeur général, de préciser : « Nous sommes convaincus que la société française ne s’empoisonne pas en mangeant. » Le débat est jugé légitime mais « les amalgames sont dangereux et contre-productifs, ajoute-t-il. Ils laissent penser que notre nourriture est empoisonnée alors que nos produits alimentaires n’ont jamais été aussi sains. Nous sommes conscients qu’il y a encore des marges de progrès et nous devons tous y travailler. » A ce sujet, l’UIPP participe à Ecophyto 2018 donc à la formation des agriculteurs via le dispositif Certiphyto et rappelle qu’entre 2001 et 2009, les usages de phytos ont baissé de 100 000 à 70 000 t. Bruno Lemaire, dans une interview au JDD, a indiqué avoir commandé une étude à l’Anses sur les résidus dans 4 800 produits de l’alimentation des enfants de 0 à 3 ans.