Sud-Ouest
Les producteurs sont prêts à se battre pour l’eau
Lors de son assemblée générale, vendredi à Agen, l’APFelSO a débattu sur le thème de la loi sur l’eau et les restrictions d’irrigation. Un sujet qui mobilise toute la profession.
« Sans irrigation, dans le Sud-Ouest, il n’y a plus d’arboriculture, ni de maraîchage », expose clairement François Lafitte, le président de l’APFelSO (Association des producteurs de fruits et légumes du Sud-Ouest). Or la nouvelle loi sur l’eau prévoit une baisse de 30 % des quantités d’eau disponibles pour irriguer. Si elle était appliquée, cela entraînerait d’importantes pertes économiques liées aux chutes de rendement et à la disparition de certaines cultures, et mettrait bon nombre d’emplois en sursis. Une proposition que les irrigants ont de la peine à comprendre, d’autant qu’ils n’utilisent que 2 à 3 % de la pluviométrie annuelle et qu’ils sont très bien organisés pour gérer leurs irrigations. En Aquitaine, ils sont 15 000 à recevoir chaque semaine des conseils spécifiques et ont réduit leur consommation d’eau de 15 %.
« Nous proposons de créer de nouvelles ressources en eau, non pour irriguer de nouvelles parcelles, mais pour éviter les pompages dans les rivières, explique Jean-Luc Capes, président de la commission irrigation de la Chambre d’agriculture des Landes. C’était cependant plus facile il y a trente ans. Aujourd’hui, les financements sont moins adaptés, l’Agence de l’eau Adour-Garonne ne proposant d’aides que pour des “projets structurants” de grande taille. Et nous devons faire face aux levées de boucliers du grand public et aux exigences des fonctionnaires en matière de protection du vison d’Europe ou de la cistude (tortue), qui multiplient par trois le coût des projets. Enfin, nous ne savons pas comment les services du ministère ont fixé les débits d’objectif d’étiage que nous devons respecter, mais la méthode n’a pas l’air très scientifique. » En Lot-et-Garonne, il semblerait toutefois qu’une proposition d’Unicoque de créer des lacs collinaires un peu plus importants que nécessaires, pour restituer une partie de l’eau aux rivières, séduise l’administration.