Gaspillage alimentaire
Les producteurs sont aussi concernés !
Les endiviers ont décidé de s’inviter dans le débat du gaspillage alimentaire, thème principal de leur dernière Assemblée générale d’Arras le 21 mars. Un pari osé en pleine crise endivière, mais un pari assumé par l’ensemble du conseil. Il faut dire que leur président avait clairement ouvert le débat à la télé quelques semaines plus tôt. « Voici encore quelques jours, un de mes lots d’endives a été refusé (soit 2 t) parce que j’avais oublié d’apposer sur les emballages l’étiquette de traçabilité… », témoignait Daniel Bouquillon à Arras. Une perte qu’il évalue à environ 2 000 €, sans compter que le retour du lot quatre à cinq jours plus tard n’est guère plus commercialisable. « Direction la décharge ! », soupire-t-il à la tribune des Endiviers de France.
Le dossier du gaspillage alimentaire a été lancé par Guillaume Garot lors de l’inauguration du Sial en octobre. Parmi les cinq actions proposées : la mobilisation du monde agricole. Dorothée Briaumont accompagne Xavier Beulin, Jean-Michel Lemétayer et Angélique Delahaye sur ce dossier qui doit aboutir dans quelques semaines à la création d’une nouvelle association. Cette ancienne chef du service économique de la FNSEA jusqu’en 2007 fut directrice de l’agenda 21 à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) jusqu’en mars 2012 avant d’être consultante indépendante et de mener des missions portant sur le développement durable.
« Nous sommes allés en région à la rencontre des acteurs de terrain voir ce qui se faisait et identifier les points faibles », rapporte-t-elle tout en identifiant quelques “maillons faibles”. « Le plus important d’entre eux concerne l’aspect logistique », souligne-t-elle. Elle a fait le tour des régions, s’inspirant, par exemple, des initiatives prises à Tours, de l’implication du Secours Populaire du Nord, du travail mené par l’Association des épiceries solidaires (Andes) sur certaines marchés (Rungis, Marseille, Perpignan...). De ces visites et de ces rencontres, des propositions nouvelles devraient très vite émerger de la future association qui aura néanmoins à éviter des écueils. Notamment celui d’apparaître comme une énième structure placée à côté des Restaurants du Cœur, des Banques alimentaires ou du Secours Populaire. L’objectif prioritaire n’est-il pas d’organiser en pleine concertation avec les structures existantes les invendus du secteur agricole, que ce soit les écarts de tri ou les produits issus de périodes d’engorgement de marché ?