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International - Pays-Bas
Les producteurs prennent en main leur facture énergétique

Pour réduire les coûts, certains producteurs développent des partenariats avec leurs voisins dans l’utilisation des déchets comme sources d’énergie.

Dans le Brabant du Nord, la champignonnière Kwekerij’t Voske, basée à Uden, produit 13 t de champignons par semaine, à 70 % des “portobello” essentiellement pour le marché britannique. Depuis sa reprise par Arjan Heeren et son associé en 2009, elle s’est donnée pour objectif d’être climatiquement neutre. Plusieurs aménagements ont été effectués ces deux dernières années (pompe à chaleur, vitres photovoltaïques, panneaux solaires) qui ont permis de diminuer la facture énergétique. Mais, cet automne, la société franchit un grand pas avec la mise en place d’une chaudière à “champost”. Celui-ci, plus connu en France sous le nom de “corps de meule”, est le compost restant après la cueille complète des champignons et traité à la vapeur chaude pour éliminer les parasites. Souvent considéré comme un sous-produit par les producteurs, ses frais d’écoulement sont élevés : pour Kwekerij’t Voske, environ 30 000 €/an. Pourtant, c’est un engrais organique de grande valeur et, séché, il peut être utilisé comme combustible. « L’installation doit fournir assez d’énergie pour rendre l’entreprise entièrement neutre du point de vue climatique, et pour fournir l’énergie nécessaire à l’entreprise voisine, qui est productrice de fraises », explique Arjan Heeren. Développée en collaboration avec les équipementiers C-point et DLV, elle devrait lui permettre d’économiser environ 100 000 €/an sur l’écoulement de “champost” et sur les factures énergétiques. Il s’agit d’une première aux Pays-Bas et peut-être au niveau mondial. Et l’entreprise ne veut pas garder cette technique en exclusivité : l’idée a consisté à élaborer un système fiable et abordable et qui peut être reproductible dans d’autres champignonnières.

Une usine de fermentation produit du biogaz
Toujours dans le Brabant, l’entreprise Aardbeienkwekerij Loos produit chaque année entre octobre et juin 400 t de fraises sur 3 ha de serre, dont 2 ha sous éclairage. Elle est aussi l’un des très rares producteurs néerlandais pouvant récolter dès la mi-janvier des fraises de variété Sonata. Produire en hiver entraîne des coûts énergétiques importants et pourtant, depuis l’automne 2011, la société n’utilise plus de gaz naturel. « Nous nous sommes associés avec nos voisins – deux éleveurs de vaches laitières et un céréalier – pour constituer la société BioMoer Energy, explique Arno Loos, et construire une installation de fermentation qui permet de produire du biogaz. » Techniquement, les partenaires apportent à la centrale leurs déchets – végétaux (la moitié du tonnage), boue et fumier – et deux unités de production combinée de chaleur et en électricité (PCCE) transforment le biogaz issu de leur fermentation en chaleur et électricité. BioMoer Energy offre une capacité nette en électricité de 17 millions de kilowatts-heure (pour une activité de 8 000 heures). « Nous n’avons plus besoin d’acheter du gaz, confirme Arno Loos. Grâce à la cogénération, nous avons fait une économie d’environ 1 million de mètres cubes de gaz avec une production de CO2 divisée par deux. Comme nous n’utilisons pas toute l’énergie pour nos fraises, nous en avons profité pour nous lancer dans une seconde production sur 6 ha, l’asperge, bien complémentaire en termes de calendrier de culture. » Et qui plus est, l’énergie générée par la centrale permet de fournir l’électricité à 6 000 foyers aux environs de l’exploitation.

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