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Commission européenne
Les producteurs européens s’inquiètent pour le futur de l’OCM fruits et légumes

Plus de 200 personnalités de la filière f&l représentant une dizaine de pays se sont retrouvés jeudi à Bruxelles. Au programme : la défense de la spécificité des f&l au sein de la Pac d’après-2013.

D’entrée de jeu, Kris Peeters, ministre de l‘Agriculture de la Région Flandre, a dénoncé les intentions de la Commission. « Le document du Commissaire sur l’après-2013 qui circule dans la presse ne mentionne pas les Organisations de producteurs (OP). Cela me préoccupe », a-t-il déclaré avant d’ajouter « je demande d’inclure l’OCM fruits et légumes dans la future Pac. » Le décor de la journée de travail était planté.
Encore faut-il savoir de quelle OCM on parle, tant celle-ci a connu des modifications. La plus grande réforme remonte à 1996 avec la fin des retraits (même s’ils survivent à l’état résiduel) et la création des programmes opérationnels. L’OCM 1996 a elle-même été modifiée à plusieurs reprises : 2000, 2003, 2007 et 2010. Mais pour Emmanuel Jacquin, chef du bureau des f&l à la direction de l’Agriculture de la Commission européenne, ces modifications n’ont fait que confirmer le cap pris en 1996 : le soutien aux arboriculteurs et maraîchers par le biais des OP. Reste à faire le bilan de cette OCM 1996. Ses principaux objectifs reposaient sur quelques idées fortes : développer l’organisation économique des producteurs, renforcer la compétitivité des entreprises, augmenter la production des f&l au sein de l’Union européenne, augmenter la consommation des f&l. Il est certain que ce sera sur la question de l’organisation des producteurs que l’OCM sera jugée. « La Commission doit présenter fin 2013 un rapport au Parlement et au conseil sur les OP et les programmes opérationnels », rappelle Emmanuel Jacquin. Les objectifs de l’OCM sont-ils atteints ? Le fonctionnaire de la Commission se garde bien de tous commentaires. Il se contente de rappeler les principaux chiffres de l’année 2007 (dernières données disponibles, cf. tableaux ci-dessous) : « En 2007, l’organisation économique représentait 39 % de la production dans l’Union européenne à 15 et 33,8 % dans l’UE à 27. En France, le taux d’organisation s’établissait à 46,7 %. 1 506 OP ont réalisé une VPC* de 15,458 milliards d’euros. »
Il restait à la représentante du Commissaire européen à l’Agriculture de conclure les travaux. Comme toujours dans ces cas-là, l’exercice consiste à ne rien dévoiler (la position officielle de Dacian Ciolos sera rendue publique le 17 novembre) tout en laissant deviner quelques tendances. Alexandra Catalão, membre du cabinet du Commissaire Ciolos, a rappelé que la réforme de 2007 avait été faite pour régler « des problèmes structurels », à savoir le « niveau très bas de l’organisation des producteurs ». En clair, la Commission estime que dix ans après son installation, l’OCM 96 n’a pas fait ses preuves. Elle est donc sous surveillance depuis 2007. La fonctionnaire a surtout insisté sur les problèmes posés à la Pac depuis les derniers élargissements : l’Europe compte trois fois plus d’agriculteurs qu’en 2004 avec des déséquilibres importants entre les régions. « Nous devons maintenir nos capacités de production dans toute l’Europe », a-t-elle dit à deux reprises. Alexandra Catalão s’est bien gardée d’évoquer un avenir pour l’OCM f&l. Tout au plus s’est-elle autorisée à dire que le document du 17 novembre évoquera bien l’existence des OP, mais dans un cadre agricole général. Il n’est pas certain que les tenants de la reconnaissance de la spécificité des fruits et légumes au sein de la Pac aient quitté Bruxelles rassurés.

* VPC : valeur de la production commercialisée.

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