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Metro Cash & Carry
« Les producteurs doivent disposer d’une visibilité financière »

Lancement d’un concept de services, coopération avec les opérateurs de l’amont : Pascal Gayrard, directeur général de Metro Cash & Carry France, revient sur l’actualité du groupe et nous livre sa vision d’une filière en pleine mutation.

Fld : Le partenariat entre Metro Cash & Carry et Légumes de France est une première dans les relations entre amont (fournisseur) et aval (acheteur). Quelles réflexions tirez-vous de cette expérience ?
Pascal Gayrard :
Un des objectifs pour Metro était de se donner une vision claire et solide sur son approvisionnement en légumes français. Nous ne sommes pas des philanthropes, mais il nous semblait légitime que les producteurs puissent eux aussi disposer d’une visibilité financière de leur activité. C’est pourquoi nous nous sommes engagés sur des tonnages, une qualité et un prix. Sur une base annuelle avec tacite reconduction des deux parties, je tiens à le préciser. Notre réseau d’entrepôts en France permet de mener cette action directement avec les producteurs locaux concernés. Je ne vois pas pourquoi on ne donnerait pas le droit à l’agriculture de planifier leur activité, comme cela se voit dans l’industrie.

Fld : Qu’attend Metro Cash & Carry d’un tel engagement ?
P. G. :
Notre clientèle, à 60 % issue de la RHF, se situe dans les régions où l’attache au terroir est forte. Aujourd’hui, le problème est moins celui de la cherté des fruits que le risque de ne pas avoir de produits. Je cultive une anxiété permanente vis-à-vis de l’approvisionnement. L’engagement avec Légumes de France nous permet de fidéliser nos fournisseurs et d’inscrire nos relations commerciales dans la durée. Dans ce partenariat, il faut être au plus près des préoccupations de l’autre : ainsi, nous envisageons d’accompagner les fournisseurs en cas de crise, au travers d’animations en entrepôts permettant de dynamiser les ventes.

Fld : Comptez-vous développer un partenariat similaire pour les fruits ?
P. G. :
Nous comptons en effet établir un même projet avec les producteurs de fruits. Mais, plus généralement, il faudrait que ce type de contractualisation puisse se développer plus vite dans les autres types de distribution. Nous sommes dans une époque où il y a peut-être trop de discours sur les difficultés que rencontrent les opérateurs, mais bien peu d’actes. La plupart des acheteurs en fruits et légumes, quel que soit le type de distribution, reconnaissent qu’il faut faire quelque chose. J’avais averti, il y a trois ans de cela, de la tentation qu’un distributeur pourrait avoir à reconstituer ses marges sur les produits alimentaires alors que la loi Chatel, confirmée par la LME, ne lui permettait plus de le faire sur des produits industriels. Alors, soit on augmente les prix de vente – et c’est difficile dans un contexte de concurrence –, soit on baisse le prix d’achat – ce qui fragilise la production et rend obsolètes certains métiers intermédiaires qui n’auraient pas les atouts suffisants en termes de logistique et de sélection de produits pour justifier de leur utilité.

Fld : Vous avez récemment lancé Metro Drive. Comment ce concept s’inscrit-il dans l’offre de Metro Cash & Carry ?
P. G. :
Un Metro Drive, c’est un poste avancé de l’enseigne dans des zones un peu excentrées où il est difficile de rallier un entrepôt traditionnel pour effectuer ses achats. Disons au-delà d’une à une heure et demie de distance en véhicule. Il est destiné aux zones où nous avons détecté un potentiel certain mais inférieur à celui qui justifierait l’ouverture d’un entrepôt, entre 2 000 et 2 500 clients. Car en fait, il ne s’agit pas d’un entrepôt : c’est plutôt un quai et des capacités de stockage en température positive et négative que nous louons chez un prestataire logistique local. Cependant, le client a accès aux 35 000 produits vendus par Metro comme les autres avec l’assurance d’en disposer au maximum 48 heures après la commande. Nous pensons qu’il y a place pour 50 à 55 sites de ce type en France et nous envisageons d’en ouvrir en moyenne une dizaine par an.
Mais, ce n’est pas pour cela que nous arrêtons notre développement d’entrepôts. Ce que nous voulons, c’est que tous nos clients se trouvent à moins d’une demi-heure de nos sites, en voiture ou à pied pour les centres urbains. C’est ce qui a présidé à l’ouverture de notre entrepôt rue des Poissonniers à Paris, il y a deux ans. Et c’est aussi pour cette raison que nous ouvrirons début 2011, un deuxième entrepôt à Paris intra-muros, dans le quartier de Bercy.

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