Diversification
Les producteurs d’Ile-de-France mettent en avant leurs produits transformés
Touchés par la sécheresse, inquiétés par la contractualisation, les maraîchers et arboriculteurs franciliens misent aussi sur la transformation de leur production.
Pendant une semaine (17-27 mai), le Carreau des Producteurs du Marché international de Rungis s’est en partie transformé en un grand show-room des produits dérivés proposés par les agriculteurs franciliens. Cette manifestation appuyée par la Chambre d’agriculture de Seine-et-Marne et celle d’Ile-de-France a permis de mettre en avant leur savoir-faire dans la transformation des f&l. Les jus de pommes sont bien connus mais cette présentation aura eu l’avantage de mieux faire connaître certains produits : c’est le cas de la menthe poivrée de Milly, que la dernière productrice en Ile-de-France, Catherine Bosc-Bierne défend ardemment ou des pommes marquées de Bernard Guicheteau qui se retrouvent sur les tables du Fouquet’s. Une telle mise en avant du savoir-faire des producteurs franciliens ne pouvait s’exonérer de l’actualité de la filière. En premier lieu, les effets des hautes températures de ces dernières semaines : « Le problème de l’eau se fait sentir sur nos productions, confirme Sylvie Pasquet, présidente de l’AIDPFL (Association interdépartementale des producteurs de f&l). Nous n’excluons plus la possibilité d’arrêter certaines cultures » La gestion de l’irrigation dans ces circonstances entraîne une charge de travail supplémentaire. Ces coûts sont difficiles à amortir car le marché est saturé (la plupart des productions ont trois semaines d’avance) et offre peu de valorisation pour les f&l franciliens. De plus, le coût de l’assurance s’est renchéri depuis un an. L’autre grand sujet est évidemment les effets de la mise en place de la contractualisation. Sylvie Pasquet est vent debout comme cette disposition : « Comment voulez-vous passer un contrat sur trois ans avec un restaurateur qui vous achète un colis de salades par semaine ? C’est contre la loi de l’offre et de la demande. Regardez la météo actuelle : elle est très favorable à la consommation de salades. Un contrat figé ne permettrait pas de valoriser le produit. Et puis il faut aussi compter avec l’évolution de la consommation, de l’offre variétale et aussi les aléas de la nature. »