Allemagne
Les producteurs des Pays de Loire rencontrent la filière bio allemande
Le Conseil régional des Pays de Loire a organisé une visite dans le Nord de l’Allemagne, en Schleswig-Holstein, les 1er et 2 juillet, chez Westhof, producteur bio allemand.
Vitaprim, Les Rives de Loire, Océane et Nanteurop étaient du voyage en Allemagne. Admiratifs, les participants ont décrit avec enthousiasme l’expérience allemande. « Cela nous donnerait envie de faire du bio, s’exclame Louis Douineau des Rives de Loire par ailleurs président de l’AOP mâche. Mais il ne faut pas se faire d’illusion. Les conditions dans lesquelles ils travaillent sont exceptionnelles et nous ne pouvons guère les reproduire ici. »
Rainer Carstens, un des plus gros producteurs bio allemands qui a créé la société Westhof, cultive 615 hectares et produit une vingtaine d’espèces. Il conditionne 15 000 à 20 000 tonnes de carottes. Parallèlement, il a créé BioFrost, une unité de surgélation, de 6 000 à 10 000 tonnes par an. Pour assurer la demande, il complète par de la production de proximité et de l’importation à raison de 10 % (Israël, les Pays-Bas et le Danemark). Installés sur un polder, les sols sont d’une grande homogénéité et la pression parasitaire peu élevée.
Aussi, faire du bio à grande échelle mais à la mode nantaise, est-ce possible ? Dominique Sauvaître, président de Bio Loire Océan, s’inquiète : « Nous ne devons pas reproduire les erreurs du passé. Le bio est un petit marché. Produire sans savoir au préalable à qui nous allons vendre est suicidaire. Dans le même temps, un potentiel important existe, notamment en RHD. Mais cela se met doucement en place. Les freins sont importants. »
La restauration collective a délaissé complètement les légumeries et oblige le producteur à passer par un transformateur aujourd’hui peu fréquent en bio. Et du côté de la production, les organisations de producteurs présentes l’ont bien souligné : le bio est un état d’esprit que bon nombre d’entre eux ne sont pas prêts à acquérir. Aussi, Jacques Cochy, conseiller régional, a-t-il suggéré une nouvelle réunion mais avec les collectivités locales et des transformateurs : « C’est peut-être le moment de tout remettre à plat. S’il faut financer des outils de transformation, nous savons faire. »