Italie
Les producteurs de raisin des Pouilles s’alarment des prix sur le marché européen
Les départs station sont réduits au strict minimum et la région des Pouilles est confrontée à la concurrence forte de la Grèce et de l’Espagne en particulier pour les variétés Seedless.
Volumes exportés et prix en baisse depuis le début de la saison, les producteurs italiens de raisins de table des Pouilles sont inquiets. « Nous rencontrons un réel problème en ce qui concerne les prix pratiqués par les acheteurs de la grande distribution européenne, explique Luigi Facchino, producteur et exportateur de raisin de table à Bitritto près de Bari. Les départs sont réduits chez nous. De 30 t par semaine, les envois ont régressé à 5 t. Nous avons beaucoup de stocks et nous avons eu quelques problèmes de qualité en raison de fortes pluies. L’an dernier nous vendions entre 1,60 et 1,70 € le kilo départ station contre 1,50 € en moyenne cette année. Après, tout dépend de la coloration du raisin, en vert il faut compter entre 1 et 1,10 € départ station. »
Un prix que réfutent certains acheteurs de la grande distribution scandinave. « Actuellement, on achète le raisin des Pouilles de qualité supérieure à 1 € le kilo départ station ou 0,80 en qualité standard. Après, en magasins à Oslo par exemple, vous le retrouvez à 3 € le kilo pour le consommateur », précise Rune Ellefsrud, acheteur raisin et agrumes pour Coop Scandinavia. Chez le producteur et exportateur Ermes, même constat, les volumes expédiés sont en baisse de près de 60 %. « La campagne est mauvaise en raison de l’économie pour tous les producteurs aussi bien en raisin de table des Pouilles que pour tous les autres produits, s’alarme Nicola Suglia, en charge des ventes chez Ermes. Nous sommes aussi concurrencés fortement cette année par la Grèce et l’Espagne, en particulier en Seedless. »
Ermes exporte notamment vers la France pour la centrale Casino de Cavaillon, Frutica. « D’habitude nous leur envoyions un camion par jour. Mais en ce moment, nous avons réduit les envois à trois ou quatre par semaine. » Quant à l’entreprise familiale Pignataro à Noicatarro, elle travaille en particulier avec Carrefour via l’Engagement qualité Carrefour (EQC) depuis 14 ans avec un degré Brix bien défini (17 °Brix). Cette année, les envois ont été réduits à trois camions par jour pour l’ensemble des centrales d’achat françaises de Carrefour.