Espagne
Les producteurs de Murcie pourraient détruire plus de 40 000 tonnes de melons
Les prix payés aux agriculteurs sont inférieurs aux coûts de production. Un afflux de marchandises sur le marché intérieur favorise la baisse des prix.
Selon la presse espagnole en date du 7 juillet, les producteurs de melon et pastèque de la région de Murcie, en particulier dans la zone de Carthagène s’apprêtent à détruire près de 30 % de la récolte, soit entre 40 000 et 50 000 tonnes de produits. Les prix payés à la production se situent en moyenne à 14 cts d’euros pour le melon, bien en dessous des coûts de production estimés à 20 cts/kg. Le même produit se retrouve en grande surface à un prix dix fois supérieur. Pour certaines variétés (Piel de Sapo ar ex.), les prix oscillent entre 0,27 et 0,60 € pièce pour des fruits de 3 à 4 kg. Selon les organisations d’agriculteurs espagnoles soutenues par les fédérations de coopératives, cette situation est liée au faibles courants des expéditions vers le Nord de la péninsule jusqu’au Nord de l’Europe en raison des conditions météorologiques peu favorables à la consommation. D’où un afflux de marchandise sur le marché intérieur qui favorise la baisse des prix. Les agriculteurs dénoncent les profits réalisés par tous les maillons de la chaine de commercialisation. A la recherche de solutions nouvelles et d’une gestion pertinente du marché, les producteurs estiment que « ni Bruxelles, ni le Gouvernement central, ni la Communauté de Valencia ne veulent aborder les vrais problèmes ». De plus, rajoute Pedro Lencina, président de la COAG, un des principaux syndicat agricole espagnol, « tous les maillons de la filière font du profit avec le produit. »
A quelles semaines de la fin de campagne, les organisations de producteurs demandent des réajustements de prix et « un retour à la normale », c’est-à-dire un prix producteur autour de 25 cts/kg avant de passer à l’acte. Une nouvelle réunion de l’ensemble des organisations professionnelles était programmée hier (lundi 13) afin d’analyser les raisons de la crise et de décider des mesures à prendre. Dans ce laps de temps, les producteurs ont décidé d’offrir des melons à des associations caritatives et d’alerter le grand public, via des points d’information.