Congrès de Légumes de France
Les producteurs de légumes sont vent debout contre le ministre de l'Agriculture
Abrogation du compte pénibilité, réécriture de l'accord de modération des marges, remise à plat de la cotation RNM, promotions, avenir du CTIFL..., les producteurs veulent des réponses.
A propos du CTIFL, les producteurs ont déclaré qu'ils seraient intransigeants si le gouvernement ne fait pas un geste.
ous nous sentons bafoués », déclarait Jacques Rouchaussé, président du Syndicat des producteurs de Légumes de France au sortir de son congrès. Il faut dire que Stéphane Le Foll avait préféré rencontrer un régiment militaire fraîchement revenu du Mali plutôt que de clôturer le Congrès des légumiers à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher). « Ce gouvernement n'est pas cohérent a fustigé Jacques Rouchaussé. Il n'y a qu'un porte-parole, c'est inconcevable ! Nous sommes une filière en plein développement. C'était le thème de notre table ronde sur l'Euroméditerranée. Elle avait pour mission de se projeter vers l'avenir... » Les producteurs étaient si énervés qu'ils ont quitté la salle au moment de la diffusion du discours du ministre. « Je ne partage pas votre mécontentement, a tempéré Catherine Geslain-Lanéelle, directrice de la DGPAAT. Je reconnais que le dispositif n'est pas totalement satisfaisant. » Sur l'embargo russe, elle a indiqué qu'il ne sera « probablement pas de courte durée ». Il va falloir « chercher des solutions, des débouchés à l'export, le travail doit se poursuivre avec l'Algérie et la Tunisie, il va falloir faire plus de diplomatie économique pour ouvrir les marchés et construire des partenariats. » A cela, Jacques Rouchaussé a souligné que l'aide à l'investissement était primordiale en particulier l'aide serre. La directrice de la DGPAAT a indiqué qu'il existait le PIA (plan d'investissement d'avenir) mais les producteurs n'ont pas semblé satisfaits du dispositif. Le président de Légumes de France a rappelé avant tout que la filière avait besoin d'« une année blanche bancaire et sociale ». Sur cette demande, les légumiers tout comme les producteurs de fruits seront intransigeants pour 2015. Quant à l'innovation et la recherche, le discours est tout aussi cinglant. « Sur le dossier de l'avenir du CTIFL et le passage d'une TFA vers une CVO via Interfel, avec les producteurs de fruits, nous sommes déterminés, il n'y aura pas d'unanimité à Interfel si le gouvernement ne fait pas un geste, a confié à fld Jacques Rouchaussé. On bloquera et le gouvernement prendra ses responsabilités. Nous ne voulons pas traiter ce dossier à l'emporte-pièce. » Anne-Solveig Aschehoug