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Manifestations
Les producteurs de fruits et légumes ne veulent pas être les oubliés

Les manifestations continuent dans le Sud-Est et ne devraient pas s'arrêter là, même si la pression devrait être moins visible.

En dépit des propos rassurants de Xavier Beulin qui a annoncé la fin des blocages massifs, sur le terrain il est évident que les “grandes manœuvres” vont continuer mais de manière plus feutrée. C'est le cas dans les Bouches-du-Rhône où le 30 juillet plusieurs centaines d'agriculteurs ont organisé un barrage filtrant sur un pont qui traverse le Rhône pour repérer les f&l étrangers à destination des hypers de la région. C'est tombé sur Carrefour dont la plateforme de Salon était destinataire d'un camion complet rempli de poivrons (le lot de 2 à 0,99 €), de pêches plates (2 € la barquette six fruits), de melons jaunes (2 € pièce), etc. La marchandise a été rapidement débarquée par les adhérents FDSEA et JA 13, et remise en partie à une association humanitaire.

« Pas d'interlocuteur pour les poires ! »

Depuis, Carrefour a pris les devants en invitant Serge Mistral, président de la FDSEA 13, à venir visiter ses locaux le 7 août. « L'entretien a été franc et cordial, relate Serge Mistral. Les responsables de la plateforme nous ont indiqué qu'il leur était facile de travailler avec les gros produits mais plus difficile avec les petits produits moins organisés. Il est désolant d'entendre dire que l'enseigne doit avoir recours aux importations car elle ne trouve pas d'interlocuteurs, comme pour les poires alors que certains arboriculteurs ont renoncé à ramasser du fait de la chute des prix. Un travail collectif est à mettre en place. Dans les semaines à venir, nous allons nous inviter chez d'autres enseignes pour obtenir des rencontres mais d'ores et déjà, il semble que ce sera plus conflictuel avec Leader Price qui propose des poires et des melons à des prix défiant toute concurrence. D'ici là, nous poursuivons nos opérations de surveillance des origines et des prix dans toutes les enseignes. » La poire, dont le marché estival est abondé principalement par le Sud-Est, est une espèce donc le prix affiche - 12 % (indicateurs RNM) et commence mal la saison. La chaleur a empêché les fruits de se développer normalement ce qui conduit à des volumes massifs de petits calibres. Privés de la destination Russie, ils se retrouvent sur le marché français, d'où les prix très bas à la consommation.

Le melon et la tomate en crise conjoncturelle

Le melon, en crise conjoncturelle depuis 20 jours, (au 10 août) n'a pas échappé au marasme, proposé le 7 juillet à 2,49 € les 3 pièces (800/950) chez Lidl. « C'est la seconde crise conjoncturelle de la saison indique Bernard Miozzo, de la SIPMM melon. Il y a pléthore de melons dont la croissance a été accélérée par la météo. Pour l'exemple, nous étions à 150 000 t de disponibilité en fin de semaine 31, en dépit de la marchandise jetée. Nous avions compté sur une relance du marché avec des actions promotionnelles, autour de 1,15-1,20 €, mais une enseigne a cassé le marché en proposant 0,80 € en semaine 31. »

Reste la tomate en crise conjoncturelle le 10 août depuis trois jours. La situation est disparate en fonction des segments mais il s'agit bien là d'un effet boomerang de l'embargo russe qui a privé la Belgique, les Pays Bas et la Pologne d'une destination traditionnelle.

Tous ces éléments expliquent que les producteurs de fruits et légumes, dans le Vaucluse, l'Ardèche, la Drôme, les Pyrénées-Orientales se soient mis en route pour dénoncer le malaise et ne pas fondre dans la crise de l'élevage. Les manifestations de cette semaine viseront les politiques.

Rédaction Réussir

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