Tunisie
Les producteurs de dattes veulent diversifier leur offre pour faire face à la concurrence
Avec sa variété star, la “deglet nour”, la Tunisie est le quatrième exportateur mondial de dattes. Mais, le pays cherche à développer d’autres variétés.

La datte n’est pas un fruit comme les autres. Produit de terroir par excellence, elle est fortement liée à un contexte culturel et aussi cultuel. C’est un incontournable de la période du Ramadan. On peut considérer que sa consommation au Maghreb et au Moyen-Orient est de l’ordre de 20 kg/personne/an. Autant dire que la datte revêt un aspect stratégique pour l’exportation de certains pays producteurs. Dans cette zone du monde, quatre pays se partagent l’essentiel du marché : dans l’ordre, l’Egypte, l’Iran, l’Irak et la Tunisie. Cette dernière est devenue la grande spécialiste de la variété “deglet nour”. Elle représente plus de 60 % de l’ensemble de la production estimée à 110 000 t. Elle demeure le fer de lance des exportations de dattes du pays. En 2012, celles-ci s’établissent à plus de 87 000 t pour un chiffre d’affaires de 151 M€. Le Maroc est le premier client de la Tunisie, devant la France et le pays se développe sur des marchés émergents comme la Russie ou la Turquie. Représentant environ 17 % en valeur des exportations agricoles tunisiennes, la datte “deglet nour” est pourtant à la croisée des chemins. Le pays doit faire face à la concurrence d’Israël qui met en avant une autre variété, la “medjoul” (photo). Mehadrin a ainsi fait savoir dernièrement qu’il devrait être cette année le premier exportateur de ce produit avec une prévision de 3 000 t exportées. De plus, la culture intensive monovariétale menace le verger phoenicicole tunisien (1,3 million de palmiers dattiers) de dégénérescence. Aujourd’hui, la filière veut mettre en avant d’autres variétés dont la “kinta”. Un programme de mise à niveau des structures a été mené dans le domaine du stockage et du conditionnement. D’autre part, la Tunisie table aussi sur la datte bio : 6 000 t ont été récoltées en 2011 sous le label Bio-Tunisie, dont la moitié destinée à l’exportation.