Corse
Les producteurs de clémentines corses suivent de près l'évolution du dossier SNCM
Le récent redressement judiciaire de la compagnie maritime SNCM, qui relie l'île au continent inquiète la filière agrumicole.
L'épisode météorologique cataclysmique qui a frappé le bassin méditerranéen ces derniers jours n'a pas épargné l'Ile de Beauté. Cependant, il n'a pas eu de conséquences importantes sur la récolte actuelle de clémentines de Corse. « Nous avons resserré les boulons du côté de la qualité, souligne Jean-Paul Mancel, président de l'Aprodec (Association de promotion et de défense de la clémentine corse). Les dernières analyses du 3 décembre, montrant un degré Brix très haut, sont particulièrement bonnes. »
La récolte, qui atteindra cette année 30 000 t, n'est donc pas impactée. En revanche, l'avenir de la SNCM, la compagnie maritime historique qui relie Bastia à Marseille, suscite plus d'inquiétudes (cf. fld hebdo du 22 octobre). Le 28 novembre, le tribunal de commerce de Marseille a prononcé le redressement judiciaire de la compagnie, ouvrant une période d'observation de six mois. Plusieurs repreneurs se sont manifestés, parmi les plus sérieux, Baja Ferries, une entreprise mexicaine, et STEF, propriétaire de La Méridionale qui opère aussi sur cette ligne. Le prochain rendez-vous est pour le 7 janvier lorsque le tribunal de commerce fera un point d'étape sur les capacités financières de la SNCM à poursuivre son activité. Les producteurs de clémentines restent vigilants. « Suite à la décision du 28 novembre, nous n'avons pas senti de la part des marins de la SNCM l'envie de se mettre en grève. Il y a plus une volonté de négociations. Cependant, cela n'exclut pas la possibilité d'un mouvement social plus tard », analyse Jean-Paul Mancel. Corsica Ferries, l'autre compagnie qui dessert la Corse, n'a pas les faveurs des producteurs, en particulier parce qu'elle ne touche que Toulon, une place portuaire plus compliquée du point de vue logistique.