Grande-Bretagne
Les producteurs britanniques relativement inquiets pour l’avenir de leur activité
Outre-Manche, une certaine inquiétude se fait sentir face à l’éventuelle réduction des surfaces de production et une consommation qui se détourne du produit frais.
Le rendez-vous de la filière pomme de terre britannique, British Potato 2011 à Harrogate dans le Yorkshire en novembre, avait souligné un marché relativement atone même si les professionnels gardaient encore l’espoir de voir les prix se raffermir tout au long de la campagne. La fin de l’année leur aura donné raison, en partie du moins. A la mi-décembre (dernières statistiques disponibles), les prix moyens se raffermissaient de 1,03 £ (1,24 €) pour atteindre 114,17 £ (138,21 €) la tonne. Sur le marché libre, la tonne de pommes de terre se négociait à 96,61 £ (116,95 €). Les acheteurs recherchaient des produits de bonne qualité pour les fêtes de fin d’année et leurs fournisseurs ont profité ainsi de la mise en stocks de lots premium en novembre dans l’attente de jours meilleurs. Néanmoins, la filière n’est pas sereine pour autant et la meilleure tenue du marché à mi-décembre ne saurait augurer d’un avenir brillant. En effet, la multiplication des bas prix suscite outre-Manche des inquiétudes sur une éventuelle restructuration du secteur, avec la crainte de voir des producteurs abandonner la pomme de terre. Certains rapports font déjà état de propriétaires terriens louant leurs terres pour la production de céréales. Les dernières prévisions de l’Agence de l’environnement, soulignant le risque de sécheresse dans le Centre, l’Est et le Sud du pays, ne sont guère encourageantes pour les producteurs anglais qui ont connu une année 2010 très difficile côté météo. Cette situation délicate s’inscrit de plus dans un contexte de consommation en mutation : le consommateur britannique se tourne de plus en plus vers les produits surgelés au détriment du frais. Selon le British Potato Council, à fin octobre (saison 2010-2011), les ventes en frais étaient en baisse de 1,1 % à 1,657 Mt, mais le chiffre d’affaires progressait de 3,8 % à 1,06 Md£ (1,24 Md€). Les plus grandes pertes ont touché les pommes de terre bio. Sur les trois derniers mois de la campagne, leurs ventes ont plongé de 38,6 % à 3 646 t.