Bretagne
Les producteurs bretons d'échalotes à nouveau mobilisés
La situation n'évoluant pas concernant le dossier des échalotes de semis, les producteurs bretons ont manifesté le 14 janvier à Morlaix. Ils exigent le retrait immédiat des variétés contestées.

Le 14 janvier, 300 tracteurs remplis d'échalotes ont investi le centre-ville de Morlaix avant d'aller déverser 3 000 t de marchandises sur la RN 12. Une délégation a été reçue par le sous-préfet. Les producteurs ont manifesté leur colère face à des prix de vente en chute libre de 0,06 €/kg quand leur prix de revient est de 0,40-0,50 €/kg, et face à la concurrence déloyale de l'échalote de semis. « Depuis 2012, nous alertons le ministère sur les irrégularités relatives à l'inscription au catalogue échalote de variétés de semis hollandaises, explique Hubert Le Nan, président de la Section Nationale Echalote. S'il existe bien des variétés d'échalotes issues de semis, six variétés sont en réalité des oignons, ce qui constitue une tromperie pour le consommateur car elles sont vendues comme échalotes. Des discussions sont en cours au niveau européen mais cela prendra du temps. Or il est urgent d'agir car ces fausses échalotes, beaucoup moins coûteuses à produire, déstabilisent le marché et menacent la filière. » En plus des 40 000 t d'échalotes traditionnelles produites en France, avec en 2014 de bons rendements et une bonne qualité, 10 000 à 15 000 t d'échalotes de semis se retrouvent sur le marché. « En cinq ans, les volumes ont triplé et l'échalote de semis se développe aussi en Allemagne et aux Etats-Unis, classiquement acheteurs d'échalotes traditionnelles. » Parce qu'il reste encore 15 000 t d'échalotes bretonnes à vendre, les producteurs ont demandé que les six variétés soient retirées des étals et ont réclamé un renforcement du contrôle de l'étiquetage. « La mention “issue de semis” est souvent écrite en minuscule ou imprimée ton sur ton, ce qui la rend illisible. » Le sous-préfet a déclaré que les services des fraudes étaient mobilisés et qu'il allait demander l'inscription du dossier à l'ordre du jour d'une session de la Commission européenne. Les responsables de la filière ont décidé d'aller à Bruxelles les 21 et 22 janvier pour rencontrer les parlementaires et la Commission européenne et repris rendez-vous fin mars avec le sous-préfet.