Bretagne
Les producteurs bretons attendent le froid
Touchés par six semaines de crise du chou-fleur, les légumiers bretons espèrent que le froid va enfin arriver. Pour beaucoup, il est toutefois trop tard pour sauver la campagne.
Le 7 janvier, le cours du chou-fleur était remonté à 0,99 €/pièce. Ce prix correct arrive après six semaines de crise pendant lesquelles il a été de 0,25 €. La douceur automnale a fortement perturbé la production et les marchés. « Du 10 octobre à fin décembre, les températures ont été supérieures à la moyenne des quarante-cinq dernières années, indique Yvon Auffret, directeur du Cerafel. Les plannings se sont accélérés, alors que la douceur n'incitait pas à consommer du chou-fleur et prolongeait la récolte en Allemagne. »
Alors que 45 millions de têtes étaient prévues de l'été à fin décembre, 60 millions ont été mises sur le marché, auxquelles s'ajoutent
10 millions restées au champ. « L'accélération des cultures a amené à récolter des variétés prévues pour janvier-février. Et tous ces volumes ont été mal valorisés. » Dès début novembre, une partie des volumes a été orientée vers la surgélation. La période des fêtes a été encore plus dure, la surgélation étant au ralenti et les transports réduits, alors que 50 % du chou-fleur est exporté, notamment en Allemagne.
Alors que 45 millions de choux-fleurs étaient prévues de l'été à fin décembre, 60 millions ont été mises sur le marché.
Début janvier, les cours sont remontés, mais avec des volumes réduits, de 500 000 têtes/jour. Et les producteurs espéraient que le froid allait arriver et stimuler la consommation. Pour beaucoup toutefois, il est déjà trop tard. « Nous sommes aux deux tiers de la campagne et les producteurs n'ont plus les volumes pour se refaire. A
Saint-Malo, axée sur la production d'automne, la campagne est pratiquement finie. De plus, la végétation a été perturbée et fragilisée. » S'y ajoute la concurrence de l'Italie qui a investi dans le stockage et propose aujourd'hui les volumes gardés pendant la crise. Et les producteurs ne peuvent compter sur les autres légumes, poireaux et choux-pommes, qui peuvent attendre mais sont encore plus météo-sensibles en consommation et se sont très peu vendus.
1 200 légumiers cultivent du chou-fleur qui représente 30 % du chiffre d'affaires légumes dans la région et 50 % de celui du plein champ. A la demande de la FDSEA 29, une enquête a été engagée pour envisager une procédure de calamités agricoles pour le chou-fleur.