Belgique
Les producteurs belges de pommes de terre veulent revoir les contrats sur le marché à terme
Adeptes du marché libre, les producteurs belges sont de plus en plus nombreux à signer des contrats avec leurs industriels, mais souhaitent un meilleur encadrement juridique.
« Depuis deux-trois ans, les contrats sont devenus le principal outil de valorisation de la pomme de terre en Belgique », relève Pierre Lebrun, responsable de l'Association des producteurs wallons de pommes de terre (Fiwap). Délaissant la politique contractuelle, la Belgique est restée longtemps « le seul pays à être branché sur le marché libre. Mais depuis quelques années, les contrats sont devenus majoritaires dans notre pays », poursuit-il, tout en notant que les producteurs « ne peuvent plus échapper aux contrats ». Les surfaces cultivées deviennent de plus en plus importantes (50 à 80 ha par exploitation). En outre, les variétés évoluent.
Les producteurs wallons voudraient améliorer les termes des contrats, notamment sur les aspects juridiques.
La Bintje, qui fait la renommée des frites d'outre-Quièvrain, est en perte de vitesse face aux nouvelles variétés. Pour des questions de productivité, les industriels recherchent des variétés à plus gros rendements par hectare, avec des tubercules plus gros et plus longs. C'est pourquoi les Ets Clarebout incitent à « pousser une variété comme Fontane » ! « La Bintje n'a plus que pour elle sa croustillance et son goût désormais légendaires ! » Les enquêtes font état de 55 à 60 % de la production nationale sous contrats. Du côté de l'industrie, on estime cette proportion à plus de 70 %. Une différence d'interprétation qui peut s'expliquer. En effet, quand un industriel signe un contrat avec un producteur, celui-ci porte en règle générale sur un volume et un prix. En revanche, le producteur a obligation de livrer au même acheteur le restant des volumes produits… mais sans aucune référence de prix ! Réunis en Assemblée générale tout récemment, les producteurs wallons, qui déplorent tout comme leurs voisins français le niveau des prix 2015 des contrats proposés par les industriels, voudraient en améliorer les termes, notamment sur les aspects juridiques. « A l'image de ce qui se pratique aux Pays-Bas, nous réfléchissons à indexer ces contrats sur le marché à terme », explique Pierre Lebrun en témoignant de la volonté des producteurs de travailler à des propositions concrètes dans les prochains mois. Il s'agira de sensibiliser les industriels réunis notamment au sein de Belgapom mais aussi la Commission pour la politique contractuelle du ministère fédéral de l'Economie.