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Congrès
Les primeurs se projettent

Les primeurs de Saveurs Commerce ont tenu leur congrès les 24 et 25 septembre dans le cadre très approprié Saveurs et soleil d’automne (lire ici).

 

Les épreuves pour le 3e concours Un des meilleurs ouvriers de France dans la catégorie Primeur se sont déroulées en marge du congrès. Lire notre reportage dans FLD Mag d'octobre.
© Claire TILLIER

Dans le cadre professionnel, il n’est pas rare que l’on nous demande « Comment vous voyez-vous dans dix ans ? ». C’est la question que se sont posée les primeurs réunis au sein de Saveurs Commerce (pour rappel ex-UNFD) lors du débat de clôture de leur congrès. Le thème : « Au-delà de nos repères… Au-delà de nos frontières ». En sous-titre : « Les tendances de demain, du bio à l’achat virtuel ou comment capter le consommateur dans tous ses paradoxes ? » Pour débattre avec les primeurs, quatre invités : Eric Birlouez, sociologue de l’alimentation ; Sauveur Fernandez, expert en innovation responsable ; pour la vision côté consommateurs, Virginie Durin, vice-présidente de Familles de France et afin de mettre en perspective ce que vivent nos primeurs avec le reste de l’Europe, Luc Hendrickx directeur pour les politiques d’entreprises à l’Association européenne de l’artisanat et des PME.

Chacun des invités a détaillé les tendances actuelles et anticipé celles à venir. Une grande partie du débat a tourné autour de la digitalisation du point de vente. L’occasion de concrétiser cette notion encore un peu abstraite pour certains primeurs et de donner des exemples concrets utiles aujourd’hui, indispensables demain. « Le terme de proximité dans dix ans va évoluer, a annoncé Sauveur Fernandez. Faire le commerce, qui est le vôtre, dans 10 ans, ça se prépare maintenant, par étape. Si vous n’avez pas un site Internet aujourd’hui, vous n’existez pas », a-t-il insisté. « La digitalisation de la société n’est pas antinomique avec le commerce de proximité, a pour sa part, rassuré Eric Birlouez, c’est utile pour créer des communautés de clients, communiquer autrement…, N’oubliez pas que votre clientèle n’a pas toute votre âge. Les jeunes générations sont plurielles, elles veulent pouvoir acheter comme elles le souhaitent, avoir le choix dans le mode de livraison » avant d’inciter les primeurs à se former notamment en référencement pour leur site (« afin que quand un internaute tape primeur à Béziers, il tombe sur votre magasin ») ou à confier cela à une agence spécialisée. Comme l’a souligné Luc Hendrickx, « le digital, ce n’est pas que de la communication », même si c’est une première étape. Il a été question des différentes plates-formes de vente, du paiement par mobile notamment… « Il faut penser qu’aujourd’hui le consommateur va chercher des informations sur Internet avant de venir dans votre magasin, il est mieux informé, il va même sur les sites des producteurs, il connaît les prix, il peut les comparer », a jouté Luc Hendrickx. Eric Birlouez a employé le mot de "rétro-innovation", expliquant qu’on était une phase d’innovation (avec le digital notamment mais avait du coup aussi besoin de réassurance avec un retour vers le passé « refaire comme on faisait dans l’ancien temps » incitant les primeurs à jouer d’autant plus leur de proximité humaine (bienveillance, sincérité…) avec des valeurs de qualité, de compétence et de réassurance.

 

Entendu au congrès Saveurs Commerce...

 

Les Siqo : une valeur sûre

« La notion de labels officiels est obligatoire si on se projette dans 10 ans, qu’il s’agisse d’IGP, de bio ou autre. En avoir dans son magasin est primordial », selon Sauveur Fernandez.

Les pesticides s’invitent au débat

« Il faut désormais aller encore plus loin dans le conseil et pouvoir répondre notamment aux questions sur les pesticides que vous allez sûrement être amenés à rencontrer », a avancé Eric Birlouez.

Dans son discours de clôture, Christel Teyssèdre, présidente de Saveurs Commerce a déclaré : « Le rapport aux pesticides que les gens ont, c’est un peu celui que nous avons aux vaccins : on perçoit le risque, mais on en oublie le bénéfice ».

Encore plus de services

Virginie Durin, vice-présidente de Familles de France, a envoyé un questionnaire à ses adhérents afin de connaître leurs attentes en matière de commerce de proximité. Elle a rendu ses conclusions devant l’assemblée de primeurs. « Avant la digitalisation, nos adhérents veulent d’abord connaître la provenance des produits. Ils veulent par exemple savoir si le boulanger fait bien lui-même son pain. Dans les magasins de proximité, nos adhérents aimeraient avoir aussi plus de produits préparés, plus de f&l découpés, plus de jus pressés, à consommer tout de suite, à la sortie de l’école par exemple ». « En gros, on nous demande de remplacer le frigo et la cuisine ! », est intervenu un des primeurs dans la salle.

Autres propositions d’Eric Birlouez : faire des ateliers participatifs (« les gens adorent les cours de cuisine »), inviter des producteurs pour qu’ils rencontrent les consommateurs. « En plus des services rendus possibles grâce au digital, il faut pouvoir aussi donner envie au client de se déplacer et de venir dans votre boutique. Le magasin de demain, cela peut-être un lieu d’apprentissage et de rencontres ».

CAP Primeur : appel aux primeurs

Lors du congrès de Saveurs Commerce, il a aussi beaucoup été question du CAP Primeur acté pour la rentrée 2018. « Nous avons besoin de professionnels qui accueillent des apprentis », a lancé Christel Teyssèdre à ses collègues. Primeurs engagez-vous ! »

Se réapproprier le commerce en centre-ville

Sauveur Fernandez : « Le commerce en centre-ville est devenu un lingot d’or. Il commence sérieusement à être pris par la grande distribution. Le centre-ville va nous échapper si on ne se pose pas la question “Comment faire pour le conserver ?”

Taxer les propriétaires de commerces vides ?

Le problème des loyers des commerces dans les centres-villes a également été abordé. Marcel Baueur, maire de Sélestat, a témoigné : « Aujourd’hui, de nombreuses vitrines restent fermées à cause de loyers trop chers. Il faut faire quelque chose. Le maire de Colmar pense à taxer les propriétaires de ces commerces qui restent vides ». Une solution ?

 

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