Analyse du cycle de vie
Les premiers chiffres de l'Ademe sur l'impact environnemental des produits dévoilés
Durant trois ans, le CTIFL, sous la coordination de l'Ademe, a travaillé 29 critères déterminant le niveau de pollution émis au cours de la production. Les fruits et légumes s'en sortent bien.
L'Ademe s'est appuyé sur de nombreux partenaires, dont le CTIFL en ce qui concerne la filière fruits et légumes.
La base de données s'appelle Agrybalise. Mise en ligne par l'Ademe (www.ademe.fr/agrybalise) à l'heure où l'Europe réfléchit sur un affichage environnemental, elle recense 137 inventaires de cycle de vie de produits agricoles, éléments indispensables pour évaluer leurs impacts environnementaux. La tomate, la pomme de terre, la clémentine, la carotte, la pomme et la pêche/nectarine sont les premiers fruits et légumes qui ont été soumis à l'exercice. Cette base est destinée non seulement aux praticiens de l'analyse de cycle de vie et du bilan carbone, aux conseillers agricoles mais aussi aux entreprises agroalimentaires et à la distribution. L'agence s'est appuyée sur de nombreux partenaires dont le CTIFL en ce qui concerne la filière fruits et légumes. Les résultats ont été calculés à partir des flux de polluants et des consommations de l'exploitation selon les descriptions d'itinéraires techniques. Vingt-neuf indicateurs, dont le dioxyde de carbone, ont été analysés. « C'est une première approche, note Dominique Grasselly, qui a coordonné pour le CTIFL les études en fruits et légumes. Les données ont été recueillies entre 2005 et 2009. Il peut donc exister un décalage avec ce qui est pratiqué aujourd'hui. Et les itinéraires choisis ont été des conduites moyennes, reflétant les pratiques de l'Hexagone. Aussi, nous avons l'intention de réactualiser ces données et d'étendre les travaux à d'autres fruits et légumes. » En attendant, les premières analyses confirment la plupart des hypothèses pressenties. Les fruits et légumes ne sont pas les produits les plus polluants. La bio est désavantagée par l'utilisation du cuivre, des huiles minérales et son manque de productivité. Les résultats peuvent être d'ailleurs plus hétérogènes qu'en conventionnel. Ce qui peut présager des marges de progrès. Les variétés tolérantes à la tavelure dans les vergers de pommiers ne marquent pas la différence malgré la plus faible utilisation des traitements. La tomate, par exemple, est pénalisée par les énergies fossiles pour le chauffage des serres. Sans doute que les moyens alternatifs, bois ou méthanisation, non étudiés dans cette première version, peuvent changer la donne.