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Les nouvelles règles phytosanitaires inquiètent la production

Angers, capitale du végétal, aborde le dossier de la réglementation phyto. Ce fut fait à l’INH et au Sival.

Depuis l’entrée en vigueur de la loi d’orientation agricole (LOA) de 2006, l’AFSSA est en charge de l’homologation des produits phytosanitaires. Pour rattraper un retard de dix ans, le nombre d’experts examinant les dossiers sera multiplié par dix pour atteindre 150 spécialistes, a annoncé Joël Mathurin, sous-directeur de la qualité et de la protection des végétaux qui s’exprimait à l’occasion des dernières rencontres du végétal d’Angers. Les méthodes d’évaluation seront elles-mêmes rafraîchies afin de mieux évaluer les risques. Pour financer cette évolution, les Pouvoirs Publics ont augmenté les taxes inhérentes aux homologations passant le budget de 1 à 7 millions d’euros. L’objectif de réduire de 50 % la quantité de pesticides vendus en trois ans sera sans doute atteint avec la suppression de nombreuses molécules ces prochaines années. Joël Mathurin reconnaît que sur le dossier du retrait des pesticides, tout n’a pas été fait. Si le bromure de méthyl est retiré de la vente en 2008, rien n’est prévu pour le remplacer. Pourtant, l’échéance du retrait est connue depuis dix ans.

Harmoniser l’homologation au niveau européen

Parmi les discussions actuelles devant faire évoluer la réglementation, la professionnalisation du préconisateur est un sujet privilégié par Joël Mathurin ainsi que la traçabilité du conseil. Quant aux évolutions de la réglementation européenne, une commission a été mise en place en France pour proposer des idées afin de mieux harmoniser l’homologation au niveau de l’Union. Il serait question de définir trois zones où les achats de pesticides seraient possibles d’un pays à l’autre. La France serait associée aux pays méditerranéens Espagne, Italie…). Enfin une mission particulière est menée en 2007 contre l’importation de produits phytosanitaires de fabrication frauduleuse.

Inquiétudes des producteurs

Parmi les nouvelles dispositions prévues par la LOA, l’arrêté du 12 septembre dernier a fait l’effet d’une bombe chez les maraîchers et les arboriculteurs. Applicable dès le 1 er janvier : “Nous sommes tous hors la loi, regrette Bruno Dupont, président de la FDPF (Fédération des producteurs de fruits) de Maine-et-Loire qui s’exprimait à l’occasion du Sival. Les exigences demandées vont condamner à court terme nos entreprises. C’est pire qu’une crise économique.”

L’arrêté en question dont l’objectif est de mieux protéger l’environnement et les salariés agricoles des pesticides est inapplicable sur le terrain selon les producteurs. Quelques exemples : désormais, il ne sera plus possible de traiter dès lors que la vitesse du vent dépassera 19 km/heure. Comment feront les producteurs des bordures côtières ou ceux de la vallée du Rhône ? En Vendée, cette situation est fréquente dans plus de 75 % des cas.

Une réunion prévue au ministère le 26 janvier

Autre souci : un salarié ne pourra pénétrer dans une parcelle que 48 heures après un traitement phytosanitaire. Au printemps, quand les applications de pesticides peuvent avoir lieu deux fois par semaine dans un verger, comment les salariés pourront-ils effectuer les autres tâches nombreuses à cette période ? Charly Gautier, président de la FDPF de la Sarthe, a été délégué par le syndicat des arboriculteurs pour expliquer la situation au cours d’une réunion qui aura lieu le 26 janvier au ministère de l’Agriculture. Il espère que l’arrêté sera ajourné afin que les producteurs puissent donc s’adapter.

Charly Gautier, conscient que des efforts doivent être faits pour la protection des salariés, du consommateur et de l’environnement, souhaite également la mise en place d’une commission qui réunirait les pouvoirs publics, les professionnels et les chercheurs pour trouver des solutions adaptées.

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