Produits d’import
Les nouveaux investisseurs
La mondialisation des échanges et des investissements donne lieu à de nouveaux montages. La poire fait aussi l’objet de bien des attentions.
Les demandes de certificat d’importation des pommes s’élèvent à plus de 33 000 t pour septembre. Le groupe Hémisphère Nord pèse 21 000 t. L’absence d’indication d’origine a incité la SN pomme à s’enquérir auprès de la Commission européenne du détail de cet intitulé. En effet, aucune origine en particulier ne peut prendre place de fournisseur référent. L’évidence serait de pencher pour la Chine, qui n’affiche que 48 t au compteur en septembre, mais c’est bien tôt en saison, ou pour l’Ukraine. Aux Etats-Unis, les prévisions de récolte ont été revues en légère baisse.
L’USDA n’a toujours pas publié les prévisions de récolte pomme en Russie. La poire des régions centrales a été abondante et de bonne facture. En pomme, le Sud sera déficitaire, alors que c’est dans ce secteur au Nord de la Mer Noire, entre Kharkov et Krasnodar que se situe le plus gros de la production. Les premières tentatives d’investissements étrangers dans la production de fruits sont difficiles. Elles sont moins abouties qu’en légumes. C’est peut-être lié à l’insécurité des affaires, notamment celle juridique liée à la possession de la terre. Certains pays dits satellites sont au moins aussi attirants, avec aussi des risques. D’ailleurs, ce n’est souvent que du “risk capital” qui prend le chemin de ces pays. Des fonds parfois gagnés en lisière de la mondialisation par des activités de négoce, de banque ou de spéculations.
La Moldavie, qui est le pays le plus agricole du groupe des anciens satellites, ne semble pas bénéficier de l’attention qu’elle mérite. Pourtant l’agriculture pèse 19 % du PIB et elle occupe 84 % (!) des actifs pour 4 millions d’habitants. Les produits agricoles pèsent 59 % des exportations. La Croatie et les autres pays issus de l’ex-Yougoslavie demandent à renforcer leur potentiel de production. Une part dominante de la consommation locale repose sur les importations. Alors pourquoi aller se brûler les ailes en Russie ?
L’arrivée des investisseurs est donc moins avancée qu’en Chine où les programmes associant des fonds d’investissement et des producteurs étrangers et locaux dépassent des unités de 1 000 ha de nouvelles variétés de poire ou de kiwi rouge. La gamme compte jusqu’à huit variétés de poires disponibles en plus ou moins gros volumes. Elle est en voie d’être enrichie de nouveaux croisements avec le Nashi. Ce dernier apporte de la fermeté au fruit, comme une pomme, tout en gardant la subtilité du goût des bonnes poires. Le diffuseur néo-zélandais de variétés Prevar travaille en aval du HortResearch, Turners & Growers (Enza) étant associé avec les producteurs australiens. Les variétés Maxie et Crispie récemment mises en vedette seront peut-être déjà vendues au départ de la Chine avant d’être plantées sous nos latitudes !
En Emilie-Romagne, un nouveau géant de la poire est pourtant en cours de création : Agrintesa est issu de la fusion d’Agrifruit (85 000 t), Emiliafrutta et Intesa (250 000 t), qui sont toutes adhérentes à Apo Conerpo. Il regroupe 8 000 membres, 20 000 ha et 350 000 t de fruits, soit 16 % du potentiel d’Emilie-Romagne. Le chiffre d’affaires est estimé à 240 M€. L’exportation pèse 150 000 t. En poire, le but affiché de la fusion est aussi de mener la recherche-développement en commun.