Union européenne
Les nombreux visages de la production intégrée
Face aux enjeux environnementaux, la production intégrée se développe. En l’absence de définition réglementaire européenne, les pratiques varient en fonction des Etats membres.
La production intégrée – qui s’insère dans les nouvelles exigences sociétales et environnementales – représente aujourd’hui 70 % des f&l européens. Toutefois, malgré une orientation en ce sens de la législation européenne (verdissement des aides de la Pac, introduction obligatoire par le règlement 2009/128/CE de la lutte intégrée dès janvier 2014), aucune définition européenne de la production intégrée n’existe. Des référentiels et normes privées ou nationales ont donc vu le jour et les pratiques varient selon les Etats membres. En France, en l’absence de définition réglementaire nationale, la production intégrée est encadrée par l’interprofession : chaque AOPn a défini pour son produit une Charte nationale de qualité. En Italie et en Espagne, suite à son développement dans certaines régions, la production intégrée a été officiellement reconnue. En Espagne, le décret royal 1201/2002 instaure le premier règlement de la production intégrée. En Italie, la loi du 3 février 2011 met en place le système national de la qualité production intégrée. Les régions italiennes et les communautés autonomes espagnoles se sont alignées progressivement sur leur loi nationale en les complétant par des règlements régionaux, spécifiques à chaque groupe de produits. Au Portugal, une réglementation nationale pour la production intégrée se met en place suite à l’entrée en vigueur en 2007 du “Novo Modelo Agro Ambiantal”. En Belgique, l’arrêté royal du 22 janvier 1996 définit la PFI pour les fruits à pépins ; les exigences de la production intégrée ont été, depuis quelques années, assimilées dans le système de qualité GIGF (Gestion intégrale de la qualité de la filière) géré par Vegeplan.be. A l’heure actuelle, il n’y a donc pas de schéma unique pour la production intégrée. Devant cette multiplicité de normes et labels, il apparaît souhaitable d’établir un modèle européen unique. Dans ce but, l’Areflh a publié récemment un état des lieux des différentes pratiques européennes, afin de contribuer à une reconnaissance par l’UE du système de production intégrée.