D’une semaine à l’autre
Les négociations commerciales plus que jamais au cœur des tensions avec la production
Le président de Coop de France, Philippe Mangin, a qualifié de “mafieuses” les pratiques des GMS. La grogne s’étend désormais aux producteurs de pommes de terre.
Philippe Mangin dénonce les “pratiques mafieuses” de la grande distribution
A l’occasion du congrès de Coop de France (cf. Vie de la Filière "L’organisation économique au menu..."), son président, Philippe Mangin, a dénoncé « la surenchère aux moins-disants » pratiquée par la grande distribution. Cette pratique est « ruineuse pour la grande majorité des PME agroalimentaires », constate-t-il. « La croissance des pénalités en tous genres, sans rapport aucun avec les préjudices réellement constatés, relève de pratiques que j’ose qualifier de mafieuses. » Philippe Mangin explique qu’il est alerté par de nombreuses coopératives sur les déroulements des négociations commerciales pour 2010. Selon lui, ces négociations se déroulent « dans certains cas dans des conditions inqualifiables. Ce n’est plus de la négociation, c’est une garde à vue », a-t-il conclu.
Plainte négoce versus coopératives : vers une rencontre au sommet
Toujours dans le cadre du congrès des coopératives, Philippe Mangin est revenu sur la plainte déposée il y a 6 ans, par le négoce alimentaire français contre le statut fiscal des coops. « Nous demandons que la Commission européenne reconnaisse ces dérogations comme des contreparties légitimes et proportionnées » au rôle essentiel que jouent les coopératives dans l’agriculture et les filières. Mais le dossier pourrait finalement se régler à Paris. En effet, fld est en mesure d’annoncer qu’une rencontre aura prochainement lieu entre Philippe Mangin, président de Coop de France et une délégation de la CGI, qui «porte» la plainte à Bruxelles, conduite par son président Bernard Manhes.
Congrès de Cavaillon : avec ou sans Le Maire ?
Le congrès des producteurs de légumes (Légumes de France) se tient cette semaine (jeudi et vendredi) à Cavaillon (Vaucluse). Selon le programme officiel, le ministre de l’Agriculture devait intervenir devant les congressistes le vendredi après-midi. Mais l’agenda de Bruno Le Maire ne mentionnait pas de déplacement à Cavaillon : le ministre est ce jour-là à Bruxelles pour le Conseil Agriculture et Pêche de l’Union européenne. Lundi, en fin de matinée, des tractations étaient en cours entre Légumes de France, la FDSEA 84, la préfecture du Vaucluse et le cabinet du ministre pour tenter de trouver une solution. Parmi les problèmes à régler, si Le Maire vient : caler un rendez-vous avec les producteurs de fruits.
Les coop européennes au Parlement
Comme nous l’indiquions la semaine dernière (fld hebdo N° 700 du 10 novembre) les organisations ccopératives Fedagri-Confcooperative et Legacoopagroalimentare pour l’Italie, Cooperativas Agroalimentarias pour l’Espagne et Felcoop pour la France ont rencontré le 10 novembre, à Bruxelles, les membres de la Commission Agriculture et Développement Rural du Parlement Européen. A cette occasion, la délégation a présenté ses priorités pour la filière fruits et légumes :
- le maintien d’une OCM fruits et légumes au-delà de 2013 avec un budget indépendant pour financer des aides axées sur les OP ;
- l’ajustement des instruments de prévention et de gestion de crise de l’OCM et l’établissement d’un système de “Gestion de Crise Grave”, capable de garantir un revenu aux producteurs ;
- le retour des normes de commercialisation ;
- l’amélioration des conditions d’exportation tout en limitant la libéralisation des importations ;
- la nécessité de mettre en oeuvre des mesures pour éviter les abus dans le cadre des relations commerciales et permettre une meilleure valorisation du travail des différents maillons de notre filière.