Consommation
Les jus de fruits tiennent la forme après une année particulièrement chahutée
Les Français consomment de plus en plus de jus de fruits, et, chose inattendue en période de crise, de plus en plus de purs jus, le haut de gamme du marché.
Les jus de fruits se portent très bien malgré un contexte défavorable de crise et de hausse des matières premières. La grande distribution a augmenté sa part volume en 2011 de 2,4 % bien que les prix aient connu une hausse de 7,6 % sur la période. La trop grande concentration de la production (en particulier au Brésil avec les oranges), la hausse de la demande asiatique, les diverses catastrophes naturelles, l’augmentation des coûts de transport et des taux de change défavorables euro/dollar ont provoqué une envolée des prix des fruits en 2011 : + 75 % pour l’orange, + 80 % pour le pamplemousse, + 100 % pour la pomme, + 15 % pour l’ananas… Paradoxalement, ce sont les purs jus – les plus chers – qui connaissent la meilleure progression avec désormais 50 % du marché, devant les jus à base de concentré (30 %) et les nectars (20 %). Les jus réfrigérés, qui pèsent pour 10 % des achats, connaissent eux aussi une envolée avec + 8 %, les jus ambiants (90 %) accusant une baisse équivalente. Enfin le bio, petit segment de 50 millions de litres, est passé de 2,1 % de part de marché volume en 2010 à 3,5 % en 2011, soit une augmentation de 25 % en une seule année. L’orange garde la tête des parfums préférés des Français avec 48,07 % des achats, en légère baisse par rapport à 2010. Mais c’est la pomme (+ 4,1 %) et les multifruit (+ 7 %) qui ont recruté le plus en 2011. En matière de format, le 1 litre reste archi-leader avec 58 % du marché, mais le 2 litres et le 20 cl opèrent une percée de + 2,5 %. Le syndicat Unijus, présidé par Emmanuel Vasseneix (PDG de LSDH), s’est associé depuis février dernier au SNBR (Syndicat national des boissons rafraîchissantes présidé par Hugues Pétrini, Orangina Schweppes) pour créer l’ABSA (Alliance des boissons sans alcool), dans le but de représenter un poids suffisant pour négocier avec les Pouvoirs publics. Le grand sujet, c’est évidemment la nouvelle taxe sur les boissons avec sucre ajouté qui, d’après Unijus, constitue « une fiscalité brutale qui pénalise les nectars dans lesquels l’ajout de sucre est rendu obligatoire par la réglementation », car il permet la dilution avec de l’eau des fruits pulpeux (bananes, abricots) et des fruits acides (fruits rouges). « Cette taxe s’applique alors que cela fait des années que nous avons entrepris de nous-mêmes des efforts de réduction de sucre, notre travail n’a pas été considéré et cette taxe pèse lourdement sur la motivation de chacun », déplore Emmanuel Vasseneix.