Pomme - Recherche
Les jeunes préfèrent les goûts exotiques
Le laboratoire d’analyse sensorielle de l’Ecole supérieure d’Agriculture termine une étude qui permet de relier les préférences sensorielles à des facteurs socio-démographiques.
Jusqu’à présent dix-neuf études dans le monde ont été menées pour caractériser les pommes. Seuls cinq travaux ont évalué les caractéristiques du fruit et les préférences sensorielles. En revanche, aucune d’entre elles ne porte sur les facteurs sociaux et les usages de consommation.
La thèse en cours de Mathilde Charles, doctorante à l’Esa (Ecole supérieure d’Agriculture) soutenue part la région Pays de Loire, devrait y remédier. Un questionnaire socio-démographique en parallèle de tests hédoniques et de spécialistes en mesures organo-sensorielles a été réalisé. Les nombreuses données qui en ont découlé ont pu être hiérarchisées grâce à de nouvelles méthodes mathématiques. Trois types de consommateurs ont été définis.
Au final, les jeunes de 18 à 25 ans – qui ont une mauvaise opinion de la pomme et qui achètent principalement en GMS – préfèrent des pommes croquantes, juteuses et aux goûts exotiques. En revanche, ils n’apprécient guère les pommes rustiques et au goût de citron. Les consommateurs un peu plus âgés – bon connaisseurs de la pomme, acheteurs chez le producteur et au marché – penchent aussi pour des fruits croquants, juteux, au goût exotique et non rustiques. La troisième catégorie – qui s’approvisionne aussi sur les marchés et chez le producteur – aime le fondant, le rustique, les fruits mûrs mais pas le goût exotique et l’acide.
Ces distinctions peuvent avoir des retombées très concrètes comme adapter le message publicitaire à chacun des groupes. En lien avec les méthodes de marketing dites d’orientations régulatrices qui permettent de distinguer les catégories dites prévention (qui joue la sécurité) à celles dites promotion (qui privilégient le plaisir) il n’a pas été possible de différencier les consommateurs. « Mais nous ne désespérons pas, affirme Emira Méhinagic, responsable de l’unité de recherche Grappe à l’Esa. Avec des produits novateurs comme les pommes à chair rouge, il aurait sans doute été plus facile d’atteindre cet objectif. »