Phytosanitaires
Les industriels de la protection des plants montent au créneau
A l’occasion d’une rencontre avec la presse, l’UIPP s’est exprimée sur la situation du marché des produits phytosanitaires remis en cause par l’Europe et le Grenelle de l’environnement.
La révision de la directive européenne 91/414, discutée au second semestre, est au centre des inquiétudes des entreprises de la protection des plants. « L’introduction de critères de danger est arbitraire, juge le directeur général de l’UIPP (Union des industries de la protection des plantes), Jean-Charles Bocquet, ceux-ci devraient être en principe les critères de substitution. ». Pareillement, la protection des données sur dix ans au lieu de quinze ne satisfait pas. Néanmoins, certains points trouvent grâce comme l’autorisation zonale. D’une manière générale, la diminution du nombre de substances actives commercialisées en Europe est vue comme la fin des exportations pour certains secteurs et une perte d’autonomie alimentaire.
L’UIPP s’appuie sur une étude du cabinet italien Nomisma qui en janvier dernier a évalué les pertes de production si les agriculteurs européens ne disposaient plus d’outils nécessaires à la protection des cultures : - 46 % pour la pomme de terre à l’horizon 2020. Le Grenelle de l’environnement est aussi dans la ligne de mire. Si l’UIPP s’est déjà engagée pour une diminution des impacts des produits phytosanitaires sur l’environnement et la santé, elle demeure très réservée sur tout objectif de réduction quantitative : « Le Grenelle est un accélérateur, mais ne doit pas être l’alpha et l’oméga », a martelé Vincent Gros, vice-président, en rappelant les efforts déjà engagés par la filière : formations, généralisation des zones non traitées, gestion des déchets… « La profession ne nie pas que des progrès sont encore possibles, mais il est faux de croire qu’ils n’ont pas déjà été engagés », explique-t-on. Le calendrier devient de plus en plus sensible. La semaine dernière, le ministère de l’Agriculture a annoncé le retrait du marché de certaines préparations phytopharmaceutiques (carbaryl) dans le cadre des décisions prises à l’issue du Grenelle. Une décision contre laquelle l’UIPP n’exclut pas de déposer un recours pour faire valoir ses droits.
La profession dispose de deux mois pour prendre position.