Les importations de légumes sous surveillance syndicale
“Les importations sont la cible syndicale de demain” a averti Angélique Delahaye. De fait, il a beaucoup été question de tomates turques ou marocaines au cours de ce congrès. Extrait :
Pierre Diot sur la Turquie : “il y a des procédures de dédouanement comme la VFI qui permettent toutes les fraudes possibles. Les importateurs peuvent dédouaner au bon moment sans payer de taxes”.
Henri Marchal sur le Maroc : “nous sommes arrivés à un moment où sur cette question, nous devons nous concerter régulièrement avec nos collègues belges, néerlandais, et espagnols”.
Hervé Gaymard : “Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il y a eu troc entre les tomates et les céréales. Mais ça y ressemble un peu quand même”. Hervé Gaymard n’a pas hésité à critiquer l’accord de libre-échange entre l’UE et le Maroc. “Nous avons fait des observations à la Commission européenne pour que l’on puisse aboutir à des modifications” de cet accord, a-t-il ajouté en précisant qu’une rencontre s’était tenue le 25 septembre, mais qu’elle n’avait pas été conclusive. “Nous sommes plusieurs pays producteurs à vouloir faire progresser ce dossier. Il faut que la gestion de cet accord se fasse mieux”, a-t-il conclu sur ce point.
Mais pour Thomas Garcia Azcarate, chef du bureau F&L à Bruxelles, une révision de cet accord est “improbable”. “Mais l’accord doit être respecté, ajoute-t-il, en faisant remarquer que “95% des tomates marocaines rentrent par la France.” C’est donc à la France qu’il revient de vérifier les volumes, d’effectuer les contrôles phytosanitaires, etc... Sur la Turquie, il y a bien eu “manipulation du système de la VFI”, a reconnu Thomas Azcarate avant de préciser que les méthodes de calcul seraient changées dans les mois qui viennent.