Environnement
Les importateurs vont dresser l’éco-bilan énergétique de leur filière
Conscients d’être une cible potentielle, les importateurs se penchent sur leur impact environnemental en lançant une initiative innovante : une méthodologie adaptée aux f&l.
La dernière assemblée générale de la Chambre syndicale des importateurs de fruits et légumes (CSIF) a été marquée par le lancement d’un projet innovant, mené avec le Cirad, pour établir son bilan énergétique. Il est vrai que le contexte incite à une telle démarche, le Grenelle de l’Environnement prévoit l’affichage environnemental des produits de grande consommation en 2011, prémice d’un affichage transparent des conditions sociales de production initié par l’Afnor, développement des Bilans Carbone et multiplication des initiatives de la part de la distribution (Leclerc, Casino…). Les importateurs de fruits et légumes veulent agir positivement aussi bien sur les normes que sur les effets induits comme la fiscalisation des impacts environnementaux des produits importés ou les éventuelles restrictions d’accès au marché qui pourraient survenir.
L’importation de fruits et légumes comporte des situations sensibles (système de production, logistique) qui aujourd’hui risquent de les mettre dans le collimateur. La CSIF et le Cirad ont donc élaboré un projet d’Eco-bilan énergétique de la filière pour le moins ambitieux. En premier lieu, il s’agira de mettre au point des méthodologies adaptées aux fruits et légumes. Car, voilà bien l’embarras : à l’heure actuelle, les méthodes existantes se fondent sur la production ou sur le transport, et les études se sont focalisées sur les productions céréalières et l’élevage. La profession ne s’y retrouve pas.
Ce travail devrait permettre de créer des données primaires et de mettre au point des indicateurs synthétiques pour chaque dimension de la durabilité. Cela autoriserait aussi la mise au point de points critiques pour une éco-conception ou rétro-conception. En fait, les importateurs, en entrant de plain-pied dans la dynamique environnementale, auront ainsi à leur disposition des arguments précis, offensifs voire défensifs vis à vis de ceux qui souhaiteraient encore plus stigmatiser l’importation des fruits et légumes.