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Les habitudes des internautes à la loupe
Durant une année, Végépolys a observé le comportement des consommateurs de fruits et légumes. Eclairant.
A la demande de ses adhérents, Végépolys vient d'étudier le comportement des internautes en matière d'achat de fruits et légumes. Durant un an, Audrey Sero (Service Veille et Prospectives à Végépolys) a surveillé les sites généralistes (Auféminin, Forum France 3), les blogs et les forums de discussion. Une chose est sûre. Les consommateurs sont complètement perdus quant aux origines des produits. Contrairement au vin, les AOC et IGP en fruits et légumes n'ont aucune répercussion chez le consommateur. Cela devient même un frein à la consommation. Suite aux crises sanitaires, la méfiance et l'inquiétude s'installent et, par ricochet, touchent toutes les filières. Pour le bio par exemple, le label ne suffit plus. Il est nécessaire de prouver qu'il n'y a eu aucun pesticide. De plus, le coût du bio est surenchéri en GMS par les emballages plastiques nécessaires à le différencier du conventionnel, ce qui produit plus de déchets. Le consommateur n'apprécie pas. Pour les mêmes raisons, le bio non local devient lui aussi un handicap. Ont la cote, en dehors du prix, les produits de proximité en raison des relations humaines qu'ils suscitent, la traçabilité infaillible et l'impact sur l'économie du territoire. L'étude montre aussi l'influence du web. Les blogs de cuisine, même s'ils affichent les marques, sont souvent crédibles, tel le blog de Nicole Passion qui cuisine avec des produits Prince de Bretagne (1,5 million de clics). Au final, les acteurs de la filière devront divulguer plus d'informations sans que le consommateur perde de temps en lecture.
Le programme pluridisciplinaire Cosiveg coordonné par l'Esa (Ecole supérieure d'Agriculture) d'Angers s'est terminé fin 2013. Financé par les Pays de Loire durant quatre ans, il a permis de construire une échelle dite d'orientation régulatrice qui permet de différencier les consommateurs selon une approche sociologique (attitude de promotion opposée à celle de prévention). La carotte et la pomme ont été les deux produits pilotes. Une autre échelle dite de proximité a été conçue pour mieux comprendre les choix des divers lieux de vente selon des aspects relationnels, identitaires, pratiques et pédagogiques.