Rungis
Les fruits et légumes ont reculé devant le temps médiocre
Une météo très perturbée a limité les apports de fruits et légumes français sur le marché francilien en 2007. La baisse des arrivages est donc sensible.
Les arrivages pour l’année 2007 sur le marché international de Rungis se sont établis à 884 705 t, ce qui reflète un recul de 4,4 % par rapport à 2006. Côté fruits (468 915 t), la baisse est de plus de six points et touche tous les produits importants : pommes (48 568 t, premier fruit sur le marché hors bananes), clémentines, melons, raisins, fraises… Côté légumes (415 790 t), la même tendance baissière est enregistrée en pommes de terre (48 568 t, premier légume), tomates, oignons, salades ou en carottes.
Avec - 4,3 % à 19 000 t, le Carreau des Producteurs est dans la même situation, d’autant que certains producteurs ont quitté cet espace pour devenir grossistes.
Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer cette morosité. D’une part, les fruits et légumes souffrent d’une image de prix chers, perception pas toujours justifiée même si l’Insee a bien enregistré une progression de 3 % pour les fruits et 2,2 % pour les légumes. La météorologie a aussi été très pénalisante. Printemps chaud et été médiocre ont entraîné les fruits et légumes français à la baisse, respectivement de 16,8 % (143 000 t) et - 5 % (249 000 t). Le cyclone Dean qui a détruit la production antillaise de bananes a poussé les opérateurs, pour maintenir leurs volumes à près de 76 000 t, à se tourner vers d’autres origines dont les arrivages ont progressé de 32,4 %, à presque 44 000 t (soit 10 000 t de plus).
L’ensemble des produits d’importation a, du coup, progressé : + 2 % en légumes (166 500 t) et stabilité pour les fruits (325 000 t). Encore fallait-il que d’autres critères n’interviennent pas : la baisse de 17,4 % des fruits exotiques tient beaucoup aux troubles géopolitiques en Afrique (Côte d’Ivoire et Kenya particulièrement). Les fêtes de fin d’année auront pourtant été favorables aux produits de contre-saison. L’Espagne, en tout cas, n’en aura pas profité sur ses lignes traditionnelles de produits (tomate, ratatouille), le pays ayant fait face à un climat encore moins clément.