Produits d’import

Les fruits et légumes, mauvais élèves de la rentrée !

Rien d’étonnant si la reprise commerciale liée à la rentrée scolaire va encore moins bénéficier à nos produits que de coutume. Ils sont mis à l’index à double titre. Non seulement ils sont, eux aussi, inflationnistes, mais ce sont les seuls à être montrés dès que l’on parle de pesticide ! Ce tir en rafale médiatique est intervenu au cœur de l’été, lorsque consommation et temps de cerveau disponible sont au maximum !
L’effet cocktail des antifongiques démontré à partir d’un risque identifié sur le raisin ne devrait pas être possible. L’utilisation cumulée des matières actives avant mise en frigo prolongée devrait être bannie. Cette année, l’état sanitaire des vignobles est exceptionnellement bon. En Italie, la campagne de Victoria se prolonge de plus en plus tard du fait de la progression des surfaces. Mais la demande va basculer vers l’Italia au plus tôt. Elle a jusqu’alors été freinée par les prix élevés de ce dernier.
En pomme, les prix élevés de la Gala du début de saison n’ont pas été reconduits. Ils ont été tirés vers le bas par un petit afflux de marchandise de moindre coloration. Les acheteurs ont assoupli les cahiers des charges et le prix de l’ensemble de l’offre a été tiré vers le bas, sauf en haut de gamme. La demande et les prix ne faiblissent pas en poire.
Pour les produits d’importation en phase de référencement, les anticipations des opérateurs sont parfois trop optimistes. C’est le cas en figue ou même en datte fraîche. Pour cette dernière, la spéculation lors du ramadan estival est oubliée. La récolte a été bonne, notamment en Israël, et les ventes ont pris du retard.
Les exportations de figues de Turquie débutent à peine. La récolte est moyenne et les exigences de prix sont très élevées en production. Les importateurs ont donc difficilement placé les premiers lots autour de 3,50 €/kg en calibre 18-plateau de 1,5 kg. Cette semaine, les anticipations sont de 3 € sur ce même calibre.
En Espagne et au Maroc, les estimations de récolte d’agrumes sont encore informelles. Au Maroc, le déficit dans le Souss est confirmé par plusieurs sources. Il pourrait atteindre - 40 %. En Espagne, les périodes de canicule ont été moins fortes durant la période de floraison. Bien qu’en légère baisse, la récolte d’orange suffira à couvrir les besoins.
En petits agrumes, le déficit sera plus important, surtout dans les variétés de pleine saison et tardives. Les variétés précoces auraient un potentiel proche de la normale. La spéculation de début de saison, qui tend à disparaître, ne sera donc pas d’actualité.
Le marché des légumes ne devrait pas être épargné par le ralentissement, d’autant plus que les récoltes des jardins sont tardives et abondantes.
Les importations du Maroc devraient être plus tardives. Le ramadan tombant en plein mois d’août, les mises en place ont donc souvent été décalées. Le début de saison a été très mauvais lors des deux dernières campagnes, ce qui n’incite pas non plus les Espagnols à devancer les calendriers.