Produits d’import
Les fruits d’été arrivent moins vite que prévu
Les prix des pêches-nectarines précoces ont chuté car le cumul de l’Andalousie est en recul ! L’excédent de Burlat s’est transformé en déficit en marchandise expédiable.
Les ventes de fruits d’été ont enfin décollé. En pêche et nectarine, la campagne est à un tournant : fin du Maroc, déclin de l’Andalousie, arrivée des variétés nobles à Murcie (les Top), le début de Lérida, Emilie Romagne.
En Andalousie, le cumul au 25 mai des quantités exportées est en baisse de 5 000 t par rapport aux prévisions et de 2 700 t par rapport à la petite campagne 2008. Selon Asociafruit, le cumul est de 20 084 t contre 22 785 t en 2008. C’est en nectarine que la baisse est la plus forte avec 10 600 t contre 13 700 t en 2008. En pêche, on atteint 9 500 t contre 12 800 t prévues.
Ce déficit de l’Andalousie contribue au dynamisme des ventes des variétés blanches. En jaune, les prix se sont stabilisés.
L’essentiel du déclin des envois d’Andalousie tiendrait aux arrachages et surgreffages. Le passage de la tronçonneuse n’est pas un mythe ! Les coûts de production sont très supérieurs à ceux des autres régions : les rendements sont plus faibles en variétés précoces. De plus, l’arrivée des gammes de variétés low chilling de nectarine oblige à renouveler des vergers. En effet, ces nouvelles gammes sont aussi plantées au Maroc où la campagne est terminée. Les éventuels retardataires sont soumis à droit de douane, de 14,1 à 17,6 %.
Le syndrome de l’Andalousie ne touche pas les autres régions. A Lérida et à Murcie, on table toujours sur une très bonne récolte !
L’Espagne est en pleine saison de l’abricot de type Bulida. En l’absence de débouché pour l’industrie, les prix sont bas. En Emilie Romagne, la saison a débuté en précoce de type Aurora. En cal 40 +, le conditionnement en barquette apporte une plus-value d’environ 25 cents. Les variétés précoces du sud du pays ont la préférence.
En fruits rouges, les problèmes de tenue du Burlat touchent aussi l’Aragon. Cette origine sera très présente sur le marché pendant deux semaines avec les variétés de pleine saison. Les envois de framboise ne faiblissent guère alors que la myrtille et la mure sont sur la fin. En fraise, le pic de la saison est passé en Belgique.
Fin des braderies
En pomme, les dernières braderies de Gala d’hémisphère Sud irritent. Il reste aussi des stocks de Fuji de Chine qui se vendent au mieux dans le sud de l’Europe (0,75 €). En France et en Italie, le retard des ventes de Golden commence à rendre les opérateurs nerveux.
Après avoir beaucoup décliné, le verger de Nouvelle-Zélande se stabilise. La reprise des investissements se fait en faveur des variétés en club. Le fond T & G qui contrôle Enza co-investit avec des gros producteurs dans un verger de 212 ha d’un seul tenant. Chaque “manager” gère un lot d’environ 25 ha. Cette méthode permet de généraliser les méthodes de lutte alternative contre les parasites comme les lâchers de mâles stériles. T & G incite aussi à planter les nouvelles variétés de kiwi en prévision de la dérégulation. En pomme, neuf exportateurs sont actifs.
Le Souss sous tension
A Maroc, les expéditions de raisin type Prima et blancs apyrène ont débuté. Sur Agadir, la fin de la campagne a été marquée par de nouveaux mouvements sociaux à la veille des élections des délégués du personnel. Les membres du syndicat CDT sont mécontents de ne pas avoir vu leurs listes être validées pour des problèmes de délais. La division syndicale entraîne des tensions, les organisations “maison” étant plus ou moins faciles à contrôler. Les pouvoirs publics n’ont pas négocié de convention collective dans le secteur agricole où les salaires n’ont guère évolué depuis plusieurs années. Face au pourrissement de la situation, plusieurs opérateurs ont annoncé leur désengagement du Souss ou l’arrêt des investissements.