Consommation

Les Français mangent davantage de fruits transformés que de fruits frais

Avec une consommation française de fruits de 11,441 millions de tonnes, celle-ci se fait majoritairement sous forme transformée.Les Français ont notamment consommé plus de 7 millions de tonnes de fruits transformés, notait la dernière conjoncture du ministère de l’Agriculture. En dix ans, cette consommation a augmenté de 38 %, les privilégiant aux fruits frais, qui ont vu leur part baisser de 6 %. Une consommation qui a surtout chuté en dix ans en pêches, agrumes (hors orange), raisins et pommes. En revanche la plupart des autres fruits, bien qu’en baisse ont mieux résisté. En 2009, pommes, bananes et oranges constituent près de la moitié de la consommation en frais. La pomme arrivant en tête avec 17 kg par habitant et par an en baisse de 19 % sur dix ans. Quant à la production nationale, elle a été confrontée ces dix dernières années à la baisse de la demande intérieure et à une concurrence renforcée des pays voisins. En forte régression, on retrouve les pêches, raisins, bananes, oranges et poires. Pour la pomme, dont la production a chuté de 17 % en dix ans, les nouvelles variétés n’ont pu assurer le redressement de la production. Malgré cet environnement baissier, quelques productions ont tiré leur épingle du jeu comme les clémentines, abricots et prunes, avec l’augmentation de vergers de variétés précoces d’abricots par exemple. Le déficit global en fruits frais est passé de 14 % en 1999 à 30 % en 2009. Pour les productions dites sensibles (fraises, pêches, nectarines) les importations proviennent notamment des abords de la Méditerranée. Pour autant les fruits frais les plus importés par la France restent majoritairement les oranges, les bananes, les clémentines et les raisins.
En fruits transformés, ce sont en particulier les jus qui ont tiré le marché. Pas moins de 1,5 milliard de litres ont été consommés en 2008, +65 % par rapport à 1999. Au total, la consommation de fruits transformés atteint 109 kg (équivalent fruits frais) par habitant et par an. Sur le plan de la fabrication, après les jus, ce sont les purées de fruits qui mènent la danse avec une progression de 62 % en dix ans, suivies par les compotes (+26 %). En revanche la fabrication de fruits en conserve recule de 30 % et celle des confitures, gelées et marmelades régresse de 9 %. Pour autant, ces fortes évolutions de fabrication n’entraînent pas de hausse des productions sur le territoire national. D’un point de vue agricole, elles sont liées aux importations. En l’espace de dix ans, les productions françaises dediées à la transformation (10 % de la production totale) ont chuté de 12 % et concernent surtout les prunes à pruneaux et les pommes (72 %), suivies par des volumes moindres mais significatifs de poires, abricots et pêches/pavies. En pommes par exemple, la production d’industrie est en baisse de 33 % (elle représente 9 % de la production totale de pommes françaises), une forte concurrence des importations expliquant en partie ce résultat. En clair, si la consommation de fruits est portée par le transformé, il n’en demeure pas moins que le marché des fruits dans son ensemble dépend des importations tant en produits frais qu’à destination des industriels du transformé.