Produits d'import
Les flux se réorganisent selon les contraintes de l'embargo russe
Avec l'arrivée de l'Espagne, le prix moyen des légumes recule nettement. Acheteurs russes et fournisseurs réorganisent les flux et les cultures pour s'adapter à la situation liée au boycott.
Alors qu'elle était annoncée plutôt bonne, la récolte européenne de châtaigne est de nouveau assez réduite. Les pertes causées par la forte infestation du cynips sont importantes. Elle serait liée à un hiver très doux. Les fortes pluies ont aussi causé des pertes importantes dans le Sud-Est de la France et le Nord de l'Italie. Les écarts de triage sont souvent de plus de 40 % de la récolte, ce qui n'est pas gérable. De ce fait, la demande européenne est élevée pour les fruits d'importation. En Turquie, la récolte et le calibre sont dans la moyenne. Le calibre moyen est de 80/90 fruits par kilo. Le prix franco est de plus de 3 € en calibre 70/80 et de 2,50 € en calibre 90/106. Les premiers envois sont de bonne qualité mais de fortes pluies se sont abattues sur l'Ouest du pays la semaine dernière (région d'Izmir). Par ailleurs, le pays n'a qu'une demi-récolte de noisette dont les prix flambent. En figue, la qualité est souvent trop aléatoire pour le séchage car le taux d'aflatoxine est élevé.
Cinq lignes vers Saint-Pétersbourg
Avec l'entrée en production de la région d'Almeria, le prix moyen des légumes sous serre a fortement reculé. Toute la gamme est bradée, surtout l'aubergine et la courgette.
Seule la tomate reste au-dessus de la mêlée. L'offre ibérique devrait s'étoffer cette semaine. Le Souss a donc atteint son rythme de pleine saison avec une avance de douze jours sur l'Andalousie. Les prix étant fermes sur le marché européen, les chargements vers la Russie restent modestes. Toutefois, les acheteurs russes sont demandeurs et ils élargissent la palette aux autres segments que la tomate ronde. En allongée, la première enseigne a déjà convaincu des fournisseurs de Turquie de mettre en place des cultures pour prendre le relais de l'Espagne. Si l'embargo se poursuivait, des fournisseurs marocains devraient franchir le pas en 2015.
Concernant les petits agrumes, 600 palettes ont déjà été chargées pour le marché russe au départ d'Agadir, où tous les envois se font par conteneur. Malgré des réticences liées aux impayés de la saison dernière, les exporteurs marocains devront exporter une bonne partie des 120 000 t de clémentine en Russie. Ne serait-ce que pour compenser le marché canadien, soit environ 30 000 t, qui seront sourcées en Espagne. Quatre lignes par conteneur sont en place entre Agadir et Saint-Pétersbourg. Une cinquième, celle de Maersk, “directe” sera activée début novembre.
Pertes en légume
En Belgique, la bonne arrière-saison de la tomate a permis de rattraper le retard du prix moyen qui était inférieur à celui de l'an passé jusqu'au 15/20 août. Le cumulé est le même en tomate ronde et en grappe. Il atteint 0,64 € nu producteur à mi-octobre 2014 contre 0,57 € l'an passé, qui était une année médiocre. La plupart des autres légumes sont en baisse. Le prix cumulé n'est que de 0,22 € nu en concombre contre 0,30 € l'an passé. Il atteint 0,87 € en aubergine contre 0,91 € en 2013. Le poivron stagne à 1,06 € contre 1,50 €. Le chiffre d'affaires des criées belges devrait décroître d'environ 12 à 13 %. La baisse des prix des légumes est en partie compensée par la hausse des fraises. De bons prix en légumes du Maroc dont l'offre progresse plus vite qu'en Espagne.