Solidarité
Les f&l sont plébiscités dans les Epiceries solidaires
Andes avait choisi Rungis pour ses rencontres nationales des 8 et 9 octobre. Elles ont confirmé l’importance des fruits et légumes frais dans l’offre alimentaire aux plus défavorisés.
Le président de l’Association nationale des Epiceries Solidaires (Andes), Jérôme Bonaldi, l’a plusieurs fois répété lors de la journée : la tenue des 4es Rencontres des épiceries sociales et solidaires à Rungis dans le Val-de-Marne la semaine dernière ne tenait pas du hasard. La création il y a un an sur le marché de gros de l’atelier chantier d’insertion (ACI) “Le potager de Marianne” géré par l’association est en plein fonctionnement et fournit 5 tonnes de fruits et légumes par jour aux réseaux de l’aide alimentaire. Dès le début de l’année prochaine, la fabrication artisanale de jus de fruits, de soupes et de confitures devrait débuter pour optimiser les fruits et légumes traités. Le concept sera décliné à Perpignan, où un nouvel ACI vient juste d’ouvrir (lire fld hebdo du 6 octobre) et ensuite à Marseille, courant 2010.
L’association a plusieurs pistes pour approfondir son action. L’idée d’une bourse de fret dédiée à l’acheminement de l’aide alimentaire fait son chemin et le projet pilote de réhabilitation des légumes auprès des populations défavorisées devrait être mis en place définitivement dans le courant de l’année prochaine.
Sur ce point, les résultats de l’étude confiée à l’Andes par le Haut-commissariat aux solidarités actives contre la pauvreté, présentés par le sociologue Eric Birlouez, ont conforté l’association sur le bien fondé de mettre à disposition des fruits et légumes dans les épiceries solidaires. Déjà, elle montre que l’apparition d’une offre fruits et légumes dans une épicerie est systématiquement perçue par le bénéficiaire.
Dans les lieux où un tel rayon existe, la fréquence de consommation (deux par jour) grimpe de 43 % pour les fruits et de 20 % pour les légumes. Il semble même que les habitudes changent : la consommation sur les derniers mois de légumes frais progresse de 36 % et celle de fruits frais de 34 %.
Dans les épiceries n’ayant pas de rayon fruits et légumes, les intentions de consommer s’ils existaient dépassent les 80 %. Souvent, des freins (budget, pratique) demeurent et cela justifie pleinement le développement des ateliers culinaires au sein des épiceries, où l’apprentissage de recettes simples s’allie à un moment de convivialité et de partage indispensables.