Etude
Les f&l bio coûtent plus chers, mais la volatilité des prix se révèle moindre
En plein dans le débat, la DGCCRF publie un bilan des prix du bio et du conventionnel. Si l'écart de prix, expliqué par l'Agence Bio, demeure important, il tend à se resserrer.
Avec l'évolution des comportements de consommation des Français, le marché du bio est en croissance très rapide (environ 10 % par an). Toutefois, l'Agence Bio, par le biais de son baromètre de consommation et de perception des produits bio, montre que le prix, souvent jugé élevé, est un frein à l'achat des produits bio (en 2012, 77 % des consommateurs interrogés n'achetant pas de bio donnent cet argument pour expliquer leur choix). De ces constats, le bureau de la veille écono-miques et des prix de la DGCCRF a lancé une étude sur les prix des f&l bio et conventionnels. En se basant sur les données de FranceAgriMer et de l'Agence Bio, quatre produits ont été passés au crible : les carottes lavées, la pomme golden, le concombre et la tomate ronde. Si l'analyse des résultats confirme que la différence de prix demeure importante – souvent le double du conventionnel –, l'écart tend à se resserrer. Ainsi, entre 2008 et 2011, la différence de prix entre 1 kg de carotte bio et conventionnelle est passée de 1,26 E à 1,02 E . Le rapport entre son prix du bio et conventionnel est désormais de 97 %. Idem pour la pomme et le concombre, dont l'écart passe respectivement de 2,65 E à 2,24 E (141 %) et de 1,17 E à 0,82 E (100 %).
La différence de prix s'explique par les spécificités de la filière bio : certification, rendements plus modestes...
La différence pour la tomate est passée de 2,48 E à 2,03 E en 2010 avant de remonter à 2,56 E en 2011 en raison d'une crise conjoncturelle. L'Agence Bio justifie la différence de prix par les spécificités de la filière : coût de la main-d'œuvre ainsi que du contrôle et de la certification, sensibilité plus forte aux aléas climatiques, rendements plus modestes. D'autre part, la volatilité des prix serait moindre dans le cas du bio. Les auteurs expliquent cette observation parce que le marché du bio « demeure un marché de niche ». La demande pour ces produits est inélastique, les consommateurs étant le plus souvent fidélisés. De plus, pour les auteurs, lors de la formation des prix, les coûts spécifiques au bio, beaucoup plus importants que les coûts non spécifiques (qui évoluent de la même façon que le conventionnel), lissent la volatilité des prix.