Fruit Logistica 2013
Les firmes phytos veulent améliorer la durabilité des filières
Pour répondre aux attentes des consommateurs, distributeurs et producteurs, les firmes phytosanitaires engagent des partenariats et développent des outils permettant d’évaluer et améliorer la durabilité des filières.
« La période des prix bas est révolue, a souligné Ian Crute, du Conseil de Développement de l’Agriculture au Royaume-Uni lors de la conférence organisée par BASF à Fruit Logistica sur l’agriculture durable. La recherche et l’innovation seront nécessaires pour assurer une chaîne alimentaire durable, nourrir une population croissante avec moins de terres et de pesticides et s’adapter au changement climatique. » Face à ces enjeux, à la réduction des substances utilisables et aux exigences croissantes en matière de résidus, les firmes phytosanitaires s’engagent dans le développement durable. Elles créent de nouvelles solutions sans effet sur l’environnement et sans résidus, mettent au point des substances qui améliorent la résistance des plantes, développent les solutions biologiques. Et parce que la finalité est que les producteurs répondent aux attentes des distributeurs, elles développent des partenariats incluant distributeurs, industriels et agriculteurs. Initiés en fraise, raisin, tomate, salade, cultures majeures et sensibles au problème de résidus, les partenariats s’étendent aujourd’hui à de nombreuses productions un peu partout dans le monde.
A Fruit Logistica, BASF a présenté AgBalance, outil permettant d’évaluer la durabilité d’une filière de la production à la commercialisation. Deux cents critères regroupés en soixante-neuf indicateurs permettent de mesurer l’impact des pratiques sur l’environnement, l’économie et la société. « AgBalance permet de comprendre ce qui se passe et fournit une base d’échanges pour optimiser les pratiques et augmenter la durabilité », précise Michael Gerhard, directeur Food Chain chez BASF. Des projets d’évaluation et amélioration de la durabilité sont menés dans plusieurs pays par BASF, en partenariat avec des producteurs, distributeurs, logisticiens... En Allemagne, 10 000 ha sont ainsi suivis dans le cadre d’AgBalance. En Espagne, un projet a permis à des producteurs de fraises de limiter les résidus et d’obtenir le label Pro Planet de Rewe. En Italie, un projet avec la coopérative Orto Sole a permis d’augmenter le rendement et la qualité et, grâce au système de traitement des eaux usées Osmofilm, de réduire les problèmes de qualité de l’eau et de biodiversité. Un autre projet en Italie a permis l’homologation sur des cultures mineures de Signum, stimulateur des défenses naturelles des plantes qui a notamment amélioré le contrôle du sclerotinia. D’autres progjets ont été engagés en Grèce (contrôle des bactéries et virus en tomate), en Turquie (respect des LMR en raisin de table)...
Système Radar
Bayer CropScience a aussi établi des partenariats avec des producteurs et des distributeurs ou industriels. Un projet est mené au Chili avec Pepsico chez neuf agriculteurs exploitant 2 000 ha de pommes de terre pour la fabrication de chips. Le projet a permis de réduire les traitements et d’améliorer la qualité. Il sera développé au Pérou en 2013. Au Chili, un projet mené en laitue avec Walmart a réduit de 20 % l’utilisation des phytos et de 50 % les pertes après récolte. D’autres projets sont en cours avec Metro en Inde et Serbie, avec Univeg en Inde (raisin), avec Mata Fresca au Brésil (melon), avec Zey-Tur-San en Turquie (cornichon)... « Notre volonté est de supprimer les produits les plus nocifs et de les remplacer par des solutions innovantes intégrant des solutions biologiques, de nouvelles variétés... », explique Christine Brunel, Global Food Chain Manager chez Bayer. La firme vient ainsi d’acquérir deux sociétés engagées dans le biocontrôle, Agraquest et Prophyta. Et elle développe actuellement le système Radar, outil permettant de mesurer les performances durables d’une exploitation à partir d’indicateurs choisis par les partenaires parmi les soixante-dix indicateurs proposés.