Exportation
Les filières agricoles françaises s’unissent pour conquérir la Russie
Les représentants des filières végétales et animales ont créé une association pour défendre leurs intérêts sur la fédération de Russie, un marché réputé difficile.
Les différentes organisations professionnelles de l’agriculture et de l’agroalimentaire français et FranceAgriMer se sont adonnées à un bel exercice d’unité avec la création, le 19 octobre dernier, de l’Association France Russie pour l’agroalimentaire (AFRAA). On y retrouve, pour le secteur végétal (il y a aussi un volet animal), Interfel, le CNIPT, Fedepom, l’Aneefel et l’Association nationale Pommes-Poires (ANPP), dans un premier temps. Son objectif est de promouvoir et de soutenir les intérêts communs de ses membres sur le marché russe.
Cela passera par l’échange d’expériences, l’organisation de relations publiques avec les autorités russes, le soutien aux entreprises rencontrant des difficultés avec le marché russe, et l’élaboration d’une stratégie d’actions communes (veilles, service de traduction, déplacements, etc.). Un angle très opérationnel donc, dont le lobbying institutionnel n’est pas exclu.
La genèse de l’Association se trouve dans l’importante crise qui a secoué en 2009 l’exportation française vers la fédération de Russie. Au centre du problème, se retrouvent les limites maximales de résidus de pesticides. Les opérateurs français reconnaissent que les demandes des autorités russes étaient impossibles à satisfaire. Cela avait particulièrement affecté les exportateurs de pommes qui envoient 70 000 t sur le marché russe. Si la situation s’est améliorée depuis, la nécessité de coordonner les actions vers cette destination s’est affirmée.
D’autant que d’autres dossiers subsistent. C’est le cas de l’assurance-crédit avec la Russie dont le marché des entreprises importatrices s’est largement restructuré depuis quelques années. Les opérateurs français, par ailleurs, n’ont aucune maîtrise de la logistique. Ainsi, les autres fruits et légumes exportés par la France (abricots, tomates, choux-fleurs, carottes) passent par les places portuaires des Pays-Bas et de Belgique. Le sujet est loin d’être anodin dans la mesure où la Russie a encouragé la France à exporter directement ses fruits et légumes vers le pays.
Ce thème sera peut-être au menu de la première réunion du bureau de l’AFRAA qui doit, le 15 novembre prochain, définir le plan d’actions de l’association.