Marché
Les exportations marquent le pas
La première partie de la campagne est marquée par une hausse des exportations vers la péninsule ibérique et leur nette diminution vers l'Allemagne et les pays de l'Est.
Depuis le début de l'année 2016, les exportations de pommes de terre s'essoufflent. Selon le CNIPT, « les exportations de pommes de terre françaises évoluent lentement sur la première moitié de campagne (685 000 t exportées entre août 2015 et fin janvier 2016 soit 0,5 % de moins que l'an passé sur la même période) ». En revanche, les chiffres de janvier 2016 sont nettement moins bons que ceux de janvier 2015 (168 351 t exportées contre 172 870 t l'an passé).
Selon Christophe Mallet, directeur de Fedepom, le différentiel actuel de prix entre les pommes de terre françaises et les allemands pénalise nos exportations. En novembre dernier en effet, nous exportions des pommes de terre à 270 €/t départ France alors que les Allemands les expédiaient à 137 €/t. En janvier 2016, nos exportations à destination de l'Allemagne ont également diminué fortement (22,6 % de moins que l'an passé). Une chute qui s'explique encore une fois par le niveau de prix pratiqués (580 €/t départ France, soit + 42 % par rapport à l'an passé).
Ce n'est pas pour autant qu'il faille « brader nos pommes de terre car nous avons un réel avenir sur les marchés à forte valeur ajoutée », souligne néanmoins le responsable de Fedepom. Pour les négociants en effet, pas question d'augmenter la production à tous crins, mais plutôt de préserver notre valeur ajoutée en mettant en avant nos spécificités que sont les qualités de peau des tubercules ou leur segmentation culinaire.
Malgré cet essoufflement des exportations depuis septembre 2015, le CNIPT constate que la première moitié de campagne s'est surtout caractérisée par une forte demande de nos clients historiques (Espagne, Italie et Portugal) qui ont absorbé près des deux tiers des exportations nationales au détriment des livraisons vers l'Allemagne ainsi que vers les pays de l'Est où la France est en concurrence directe avec son voisin allemand. Selon le CNIPT, l'insuffisance des stocks des pays de la péninsule ibérique pour couvrir les besoins internes expliquerait « ce retour aux fondamentaux ».