Argentine
Les exportations de fruits entravées par le manque de compétitivité du secteur
Moins de pommes, de poires et de raisins argentins se retrouvent cette année sur les marchés internationaux.
Selon les derniers chiffres livrés par le département américain de l'Agriculture (USDA), les productions 2015 de pomme, de poires et de raisins en Argentine sont toutes orientées à la baisse. La récolte en pommes devrait atteindre 640 000 t (860 000 t lors des premières estimations fin 2014) et celle de poires 610 000 t (contre 820 000 t). Les principales zones productrices ont subi d'importantes chutes de grêle (octobre dernier et au début de l'année) qui ont endommagé les vergers. Mais la météo n'est pas la seule raison avancée : la crise économique et financière qui secoue le pays fait que nombre de producteurs ont préféré ne pas récolter. Selon l'USDA, environ 200 000 t de fruits seraient encore sur les arbres. La situation est moins grave pour le raisin : la récolte devrait s'établir à 130 000 t alors qu'elle n'avait pas dépassé 70 000 t en 2014. Cette situation impacte fortement le potentiel du pays à l'exportation. En ce qui concerne les pommes, les expéditions ne devraient pas dépasser les 140 000 t. Pour les poires, elles diminueraient de 430 000 à 340 000 t. Situation similaire pour le raisin qui ne devrait pas atteindre les 22 000 t exportées (45 000 t habituellement). L'Argentine peine à développer ses exportations pour ces fruits : effets de change, dévaluation de monnaie, fermeture du marché brésilien en mars dernier (découverte de carpocapse dans des pommes et poires argentines) et récession sur le marché russe expliquent la conjoncture. Cependant, depuis 2007, l'Argentine perd structurellement en compétitivité à cause de coûts de production en hausse, d'inéquation des variétés produites (surtout en pommes) avec l'attente des marchés internationaux et de profitabilité moindre. Ce dernier point fait que, cette année, malgré des tonnages en recul, d'importants volumes de pommes et de poires seront dirigés vers le marché local plutôt qu'affectés aux marchés extérieurs.